Le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré a saisi la perche tendue par son homologue français François Hollande sur l’avenir du FCFA. Pour le Burkinabé, le défi lancé par son homologue est « gros » et les présidents africains doivent le révéler.
Le président Roch Marc Christian Kaboré pour un rapide changement du FCFA
À sa sortie d’une audience avec le président de la Côte d’Ivoire M. Alassane Dramane Ouattara, François Hollande avait confié dans un communiqué son ouverture à toutes les propositions concernant le FCFA, monnaie dont l’avenir alimente des débats parfois très houleux en Afrique.
Ce communiqué disait : « En prévision de la réunion des ministres de la zone franc CFA qui se tiendra en avril à Abidjan, François HOLLANDE a réaffirmé son ouverture à toutes les propositions que les États membres de la zone pourraient formuler à cette occasion ». Le président français n’avait pas manqué de mentionner que « cette monnaie et cette zone appartenaient aux pays qui la composent », et que c’était à eux de décider de son avenir.
Vendredi 17 mars dernier, Roch Kaboré qui était l’invité d’honneur de la 5e édition du Forum international Afrique Développement (FIAD) a pratiquement répondu à son homologue français du tac au tac. Il a déclaré en marge de ce forum : « C’est un gros défi lancé aux présidents de réfléchir pour qu’ensemble nous puissions avoir une monnaie qui permettra de réaffirmer notre indépendance, d’avoir une politique monétaire propre à nous et non pas attelée à une autre monnaie telle que l’euro ».
Loin de rejeter la balle envoyée dans leur camp par le président François Hollande, le premier des Burkinabés a rajouté que « c’est un débat sur lequel il faut garder l’œil ouvert pour le faire à moyen terme ».
La lenteur de la CEDEAO dans l’abandon du FCFA
En effet, la CEDEAO avait déjà tablé sur la question avec l’idée d’une monnaie commune à ses pays membres. Contrairement à l’instance qui semble vouloir prendre son temps pour y parvenir, Roch Kaboré a souhaité que le mouvement soit accéléré. Il faut noter que les 15 pays membres étaient déjà tombés d’accord sur l’adoption d’une monnaie unique et commune dans l’espace sous-régional de l’Afrique de Ouest.
Tous les programmes arrêtés sur le sujet accusent un retard incompréhensible depuis 2015. Urgences Panafricanistes de Kémi Séba qui a depuis relié à sa lutte plusieurs économistes africains constituent un énorme moyen de pression sur les dirigeants africains. L’opinion africaine supporte de moins en moins l’idée d’utiliser encore aujourd’hui, en 2017, une monnaie inconvertible dans les autres devis sans passer par l’Euro, du fait du vieux mécanisme mis en place dans son fonctionnement par la France. Sans être membre de la CEDEAO, la France bénéficie d’un droit de véto injustifié dans le fonctionnement de cette monnaie.
Cette envie d’aller vite du président Roch Kaboré pour prendre au mot François Hollande rejoint la position plus ancienne du Président tchadien Idriss Déby Itno. Les autres Chefs d’États africains comme Macky Sall du Sénégal refusent de se prononcer sur le sujet. Vu que l’annonce de l’ouverture de François Hollande sur le sujet a faite à sa sortie d’audience avec son homologue ivoirien Alassane Ouattara, tout porte à croire que ce dernier a lui aussi laissé son avis évoluer sur le sujet. ADO ventait, il y a quelques mois encore, les qualités de cette monnaie tuée théoriquement par Kémi Séba et ses camarades le 11 février dernier.
Source : www.afrique-sur7.fr
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