« De Paris à Fukushima, les secrets d'une catastrophe » - Cellule de crise

Voilà 6 ans, presque jour pour jour, que cette catastrophe nucléaire a débuté. Le film de Linda Bendali, « De Paris à Fukushima, les secrets d'une catastrophe » diffusé au travers de l'émission Cellule de Crise revient notamment sur l'attitude des autorités françaises de l'époque, le gouvernement de François Fillon sous la présidence de Sarkozy, entre soucis de ne pas rééditer la communication calamiteuse de Tchernobyl et surtout défense des intérêts de l'industrie nucléaire. La France va être l'acteur principal d'une bataille diplomatique européenne de l'atome, face à une Allemagne qui annonce, dans les jours qui suivent la catastrophe, la fin de cette énergie sur son sol et milite pour l'arrêt total à l'échelle du continent. Le reportage revient également sur les fiascos successifs : une France qui va tarder à envoyer de l'aide (un avion, trop lourd pour décoller, sera en partie vidé du matériel de l'équipe des pompiers plutôt que de débarquer les journalistes et leur matériel avec qui ils voyageaient) qui sera surtout une opération de com. Autre fiasco, celui des robots pour aider les japonais et l'envoi à la place de matériel en partie inutilisable (de vieilles camionnettes EDF fonctionnant au diésel alors que ce carburant est inexistant au Japon). Le blog fukushima-blog.com critique néanmoins ce reportage qui, entre autre, donne le bon rôle à l'IRSN, dépeint le Premier Ministre Naota Kan quasiment en héros et dénonce des manipulations (traductions japonais-français erronées dans certains dialogues lors de l'accident).
Il rappelle également que, conformément au rapport parlementaire japonais, la catastrophe de Fukushima est d'origine humaine. Ajoutons que l'émission ne met pas assez l'accent sur les conséquences écologiques. A-t-on idée de l'ampleur de la pollution des océans ? Il ne traite pas réellement du business de la décontamination, ni des informations prétendant que les forêts dans les villes qui avoisinent la centrale ont été traitées (en réalité seuls 20m autour des maisons le sont). Le bilan humain est laissé en suspend, faute d'éléments chiffrés. Pourtant HORI Yasuo écrit "Même 5 ans après, des décès indirects dûs à l'accident se produisent encore (décès dûs à des soins insuffisants après la catastrophe, au changement et à l'appauvrissement, au désespoir, au suicide etc.). Le nombre de décès directs dûs au tsunami est de 1604, mais celui des décès indirects est de 2006 (jusqu'en décembre 2015).". Il ajoute "Nous avons trouvé 161 enfants qui souffrent d'un cancer de la thyroïde, et 42 chez qui on soupçonne cette maladie. Parmi les chercheurs et les médecins, il y a deux opinions. Certains attribuent cela à l'accident nucléaire, mais d'autres pas du tout. Quelles que soient les raisons de ces cancers, on doit s'occuper de ces enfants avec chaleur et persévérance.". Ajoutons que nul ne peut prévoir les conséquences sanitaires à plus long terme de cette catastrophe, que ce soit pour le personnel ou la population exposés. Il reste également des inconnues : le traitement du million de tonnes d'eaux qui contiennent encore du tritium. Et quid du combustible fondu ? Un robot a été envoyé dans l'unité 2 récemment mais la caméra a été grillée par les radiations et sa progression a été entravée par les débris rapporte la revue Science. Tepco a annoncé des doses de plus de 500 sieverts/h (taux mortel) dans cette unité. D'importantes images ont pu quand même être collectées avant. Tepco annonce qu'ils étudient un robot capable de sauter par-dessus les débris et planifient pour l'été 2017 son utilisation pour les unités 1 et 3 afin de mettre un place la stratégie pour récupérer le corin (mélange de combustible fondu et des matériaux, représentant une masse totale de plus de 800 t). Le reportage de RMC Découverte (juin 2016) traite justement de ces robots et de leur rôle : Le sujet n'est pas ici de parler de politique mais Jean-Luc Mélenchon a rappellé à juste titre dans ONPC samedi dernier que certaines centrales françaises présentaient de réels risques (Tricastin, Blayais avec la montée des eaux). Le nucléaire a connu, sur l'échelle d'INES, 4 incidents de niveau 5 (accident risquant des fuites hors du site), 2 de niveau 6 (accident grave), et 2 de niveau 7 (le maximum, accident majeur), Tchernobyl et Fukushima. On ne pourra pas faire comme si on ne savait pas... Source : Chaîne YT de Cellule de Crise
Voir en ligne : http://www.agoravox.tv/IMG/jpg/fukushima-catastrophe-secrets.jpg

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