Les États-Unis et l'Europe n'ont pas toujours considéré Daesh comme un ennemi. Ils l'ont, au contraire, largement financé et armé, raconte le journaliste indépendant Maxime Chaix dans La guerre de l'ombre en Syrie, fruit de cinq années de recherches. Maxime Chaix, n'est pas un paranoïaque du grand complot ( individu sujet à un mode de pensée circulaire et simpliste qui tend à analyser les événements à l'aune d'une idée préconçue, en occurrence celle de l'existence d'un grand complot, et à avoir un comportement de remise en question systématique des versions n'en faisant pas le centre de leur système explicatif , et qui seront par conséquent jugés fausses à priori ), son travail se fonde sur des sources ouvertes et sa méthode est suffisamment rigoureuse pour mettre son travail à l'abri des biais cognitifs de confirmation d'hypothèse. Pour faire simple : les pays du Golfe, les États-Unis et Israël veulent bloquer la continuité territoriale naissante entre l'Iran et le Hezbollah libanais. L'Irak a basculé du côté chiite et Damas est étroitement liée à Téhéran. Pour couper en deux le « croissant chiite », Washington, Riyad et Tel Aviv n'hésitent pas à favoriser un nouveau « Frankenstein ». Dès octobre 2011, Barack Obama autorise David Petraeus, le directeur de la CIA, à lancer une guerre secrète en Syrie, baptisée Timber Sycamore, impliquant une quinzaine d'autres services spéciaux, notamment des services européens, en particulier britanniques et français. « Au fil des ans, cette campagne devint gigantesque au point que le Washington Post la décrivit en juin 2015 comme “l'une des plus vastes opérations clandestines“ de l'histoire de la CIA, dont le financement avoisinait alors le milliard de dollars annuels », écrit Maxime Chaix, dont toutes les informations sont corroborées par une multitude notes de bas de pages. Un gigantesque réseau d'approvisionnement en armes destinées à la rébellion est ainsi mis en place par la CIA en coordination avec leurs alliés turcs, pétromonarchiques, européens et israéliens. La majeure partie du soutien américain fut dirigée vers des factions de l'“Armée syrienne libre” (ASL), qui ont en fait servi d'auxiliaires et de sources d'armements à de plus puissantes factions islamistes et djihadistes. En d'autres termes, les responsables de la CIA et leurs alliés ont eu pleinement conscience que les milliers de tonnes d'armements qu'ils ont introduits au Moyen-Orient – notamment par l'entremise de rebelles décrits comme « modérés » –, ont massivement équipé Daech et la branche syrienne d'al-Qaïda. L'auteur n'épargne pas pour autant le régime syrien dans son livre, il rappelle que Bachar el-Assad a lui aussi une indéniable part de responsabilité dans la situation. Présentation de l'ouvrage de Maxime Chaix, la guerre de l'ombre en Syrie (CIA, pétrodollars et djihad), aux éditions Erick Bonnier. Réponses aux questions d'Olivier Delagarde pour GlobalGeoNews.com Sources : GlobalGeoNews Eric Verhaeghe
Voir en ligne : https://www.agoravox.tv/IMG/jpg/maxime-chaix-guerre-syrie.jpg
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