La situation politique actuelle en Éthiopie est très tendue voire explosive. L’origine de cette tension remonte au 1er octobre à Bishoftu, une ville qui se situe à 50 km au sud-est d’Addis-Abeba. Les Oromos célèbrent leur fête annuelle, la fête d’Irrecha, près du Lac Hora où, autour d’un arbre ancestral, ils font des offrandes à leur dieu Waka. Il s’agit de leur fête religieuse la plus importante. Plusieurs centaines de milliers de personnes sont présentes.
Lors des commémorations, alors qu’un représentant du parti au pouvoir tient son discours habituel, quelques personnes commencent à scander « Liberté pour les Oromos », « nous voulons les mêmes droits pour tous ». Malgré les demandes réitérées du speaker, la rumeur se transforme en un grondement populaire. Les policiers et le service d’ordre se retrouvent vite dépassés et, en panique, se réfugient sur l’estrade, où ils n’hésitent pas à tirer à balles réelles sur la foule et à employer des gaz lacrymogènes. Un mouvement de foule s’ensuivra. On dénombre selon les sources locales plus de 600 morts par balles, étouffement, chutes et noyades, et près de 400 blessés. Selon le gouvernement éthiopien, seuls 52 décès seraient à déplorer.
Depuis, les Oromos ont bloqué les routes du sud ; les compagnies Salam et Sky ont fermé les lignes vers Hawassa et le sud. Les voitures et minibus qui s’aventurent sur cette route essuient des jets de pierre. Il y a deux morts à déplorer. Une usine dans la périphérie de Awash, à Meta Hara, a été incendiée par la population locale.
Toutes les communications avec l’extérieur ont été suspendues par le gouvernement. Internet est coupé depuis 10 jours. Un état d’urgence a été décrété, couvre feu dès 20 h. Le parlement est en réunion extraordinaire aujourd’hui.
Gabriel M., correspondant à Addis Abeba (Éthiopie) pour le Cercle des Volontaires
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