TRIBUNE. Fukushima : une catastrophe sans fin

Source : Sciences et Avenir, 13.03.2017
6 années se sont écoulées depuis le tremblement de terre de 2011, le tsunami, l’explosion de la centrale nucléaire. Le lieu du drame véhicule désormais la catastrophe en son nom : Fukushima. Où en est-on ?
Kazuo Sato, 75 ans, prie pour son fils aîné Kenichi disparu, le 11 mars 2017, six ans après l’explosion du réacteur nucléaire n°1, provoquée par un tsunami.Kota Kawasaki / Yomiuri / The Yomiuri Shimbun /AFP
Chaque mois de mars est l’occasion de rappeler qu’une année supplémentaire s’est écoulée depuis l’explosion de la centrale nucléaire de Fukushima. Cet accident, dont l’ampleur est sans égale, a mis à l’épreuve le marché de l’énergie nucléaire, dont la technologie continue pourtant de bénéficier d’un très large soutien politique. Nous publions “Fukushima : où l’on tente encore de nous faire croire que le nucléaire pourrait être moteur de la redynamisation rurale (une catastrophe sans fin)”, une tribune rédigée par Cécile Asanuma-Brice, chercheur en sociologie urbaine, adjointe au directeur du bureau CNRS Asie du Nord.
Voici maintenant plus d’un siècle que nos pays modernisés se sont tournés vers la planification afin de penser un meilleur équilibre économique et démographique de leur territoire. Si tel fut le discours mis en avant pour en vanter les mérites, le résultat n’en reste pas moins décevant, si ce n’est nul. Le rééquilibrage régional n’a que relativement fonctionné, bien qu’artificiellement réactivé par quelques espoirs toujours déçus, et les campagnes ont continué à se vider de leurs activités humaines au profit des villes dont l’étalement s’épanche telle une tâche d’huile alimentée par les fuites du moteur de la société de consommation. Il en est de même au Japon, où les campagnes meurent lentement, où les villages abandonnés laissent leurs belles demeures de bois pourrir au gré des vents, au fil du temps. Fukushima n’avait pas échappé à ce rouleau compresseur d’un système économique sans indulgence, devenu l’ultime but de la production humaine alors qu’il aurait dû en être son serein soutien.Lire la suite

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