Syrie : Le Temps, censure et délation… par Richard Labévière

Source : Proche & Moyen-Orient, Richard Labévière, 04-12-2017
Le 29 novembre dernier s’est tenu au Club suisse de la presse (CSP) à Genève une conférence sous forte et visible protection policière ! Il s’agissait pourtant seulement d’expliquer ce que sont réellement les Casques blancs syriens, engagés aux côtés d’Al-Qaïda en Syrie et plus particulièrement à Alep durant la libération de la ville par l’armée gouvernementale. Vanessa Beeley, journaliste d’investigation britannique – indépendante et grande connaisseuse de la Syrie -, le professeur Marcello Ferrada de Noli, responsable de Swedish Doctors for Human Rights, ainsi que l’auteur de ces lignes au nom de prochetmoyen-orient.ch, ont tour à tour rappelé un certain nombre de faits concernant l’étrange ONG, faux nez des groupes salafo-jihadistes engagés en Syrie.
Nous avons cité, notamment le philosophe berlinois Stefan Winter – spécialiste internationalement reconnu de la presse et de la communication – qui écrivait le 17 avril 2017 dans prochetmoyen-orient.ch : « les Syrian White Helmets ( SWH) ont été créés par James LeMesurier, un expert anglais de sécurité et de renseignement, en mars 2013, à la suite d’une rencontre avec des représentants du Syrian National Council (SNC) et de la Qatari Red Crescent Society. Les Qataris procuraient un financement de lancement à hauteur de 300 000 dollars, des financements provenant par ailleurs du Japon, de Grande Bretagne et des États-Unis. Le SNC a placé deux activistes – Raed Saleh et Farouq Habib – aux côtés de LeMesurier pour diriger des SWH. LeMesurier a entraîné les premières équipes de sauvetage ».
« Ensuite, les SWH ont été financés par la US Agency for International Development (23 Mio $ / 2014-15), par le British Foreign Office (Conflict Security and Stability Fund, 24 Mio $ / 2014-15, 32 Mio $ / 2016, 24 Mio $ / 2016-17), par l’UE (4,5 Mio $ / 2015), les Pays-Bas (4,5 Mio $ / 2016), l’Allemagne (7,6 Mio $ / 2016), le Danemark (n.a. / 2016), le Japon (n.a. / 2015), le Directorate-General for European Civil Protection and Humanitarian (n.a. / 2015-16) et le Jo Cox Fund (2,4 Mio $ / 2016). En 2016, The Syria Campaign a organisé une opération de relations publiques qui était censée aider les SWH à obtenir le prix Nobel de la paix. Les sauveteurs n’ont pas atteint cet objectif mais ont reçu le prestigieux Right Livelihood Award considéré comme le prix Nobel alternatif. Puis, The Syria Campaign a lancé une nouvelle action de relations publiques, censée aider les Casques Blancs à obtenir le prix Nobel de la paix de 2017 ».
« Le cinéaste Orlando von Einsiedel a tourné un documentaire sur les Casques Blancs. La première projection a eu lieu le 18 septembre 2016 sur Netflix. Le film présente les sauveteurs, sous le slogan to save one life is to save humanity, comme des défenseurs désintéressés de l’humanité. Il est vrai que chacun et chacune qui aide les blessés et récupère les morts mérite notre reconnaissance. Mais plusieurs critiques ont affirmé que derrière l’image des Casques Blancs, se profile aussi celle des jihadistes de Jabhat al-Nosra. Quand le directeur des Casques Blancs, Raed Saleh, est arrivé à Washington en avril 2016 pour la remise du Humanitarian Award (prix d’un groupe de 180 ONGs), le Department of Homeland Security lui a refusé l’entrée des États-Unis. Le porte-parole adjoint du Département d’Etat, Mark C. Toner, a déclaré : I’m broadening my language here for specific reasons, but any individual in any group suspected of ties or relations with extremist groups or that we had believed to be a security threat to the United States, we would act accordingly ».Lire la suite

Source