« Comment General Electric a réussi à mettre la main sur le pôle énergie d'Alstom ? » (Xavier Delmas) « Anticor a porté plainte contre X pour corruption et détournement de fonds publics après la vente du pôle énergie d'Alstom à General Electric. » (Anticor, Étienne Tête) « Le bilan de la vente d'Alstom est catastrophique pour l'emploi et pour notre souveraineté » (Frédéric Pierucci) Comment General Electric a réussi à mettre la main sur le pôle énergie d'Alstom ? Le gouvernement américain a-t-il joué un rôle dans ce dossier et pourquoi ? (Zonebourse, Xavier Delmas) Zonebourse - Guerre économique : les Américains ont-ils volé Alstom ? - 29 juillet 2019 Extra-territorialité des lois américaines...
Patriot Act, NSA, Surveillance-écoute systématique des entreprises impliquées dans des contrats de plus de 200 millions de dollars (selon Edward Snowden)...
Cloud Act... Anticor a porté plainte contre X pour corruption et détournement de fonds publics après la vente du pôle énergie d'Alstom à General Electric. L'objectif de cette plainte est de dénoncer le fait qu'on puisse plaider coupable de corruption au niveau de la personne morale Alstom, de payer une importante indemnité et que les personnes physiques responsables de la corruption ne soient pas poursuivies. (Anticor, Étienne Tête) Anticor Officiel - L'affaire Alstom par Étienne Tête, avocat d'Anticor - 23 juillet 2019
« L'affaire Alstom est une affaire qui est aujourd'hui très importante, d'abord parce que c'était un fleuron de l'économie française. Ce fleuron de l'économie française avait bénéficié d'importantes subventions publiques et donc, on avait à s'intéresser au devenir de cette société. En plus, la règlementation française impose que le ministre de l'Economie et des Finances donne son avis pour chaque fusion-acquisition d'un de ces fleurons de l'économie qui touche les enjeux nationaux de la France. Pourquoi on s'intéresse à ce dossier ? Parce que il y a un important rapport parlementaire qui est venu apporter des précisions extrêmement utiles sur les infractions éventuelles qui ont été commises dans cette affaire Alstom. En fait, il y a deux affaires Alstom. La première affaire Alstom, c'est la corruption de cette société à l'international, qui a abouti à un procès aux Etats-Unis, à une amende exceptionnelle de 700 millions d'euros et qui a abouti à un plaider-coupable du PDG d'Alstom. Et donc cette perte financière a favorisé, si ce n'est décidé, la vente d'Alstom à General Electric, une société américaine. On voit, et ça c'est un des aspects secondaires mais extrêmement important sur le plan politique, on voit comment les Etats-Unis utilisent leur droit pour prendre le contrôle des sociétés françaises. Mais ça n'a pas pu se faire sans la corruption préalable de la société Alstom. Or, dans ce dossier, elle est reconnue puisqu'il y a un plaider-coupable. Des collaborateurs du président-directeur général d'Alstom disent que le président-directeur général d'Alstom était parfaitement au courant de cette corruption. Il en était le principal bénéficiaire et organisateur. Donc, aujourd'hui, nous voulons poursuivre aussi pour corruption les personnes physiques qui ont été responsables de cette catastrophe de cette société industrielle. Le deuxième élément de l'affaire Alstom, c'est que pour sauver ce fleuron de l'économie, le ministre de l'Economie et des Finances, M. Montebourg, à l'époque, avait mis en place des mesures de sauvegarde. Parmi ces mesures de sauvegarde, il y avait une option de rachat de société, en fait un rachat d'actions détenues par Bouygues de la société Alstom. Cette option d'achat n'a pas été levée par le Gouvernement Macron, à savoir le ministre de l'Economie et des Finances, M. Le Maire. Or, cette option était extrêmement favorable aux contribuables puisque l'action devait monter, l'action devait aussi bénéficier d'un dividende prioritaire, d'un dividende spécial d'à peu près 4 euros et, donc, c'était une opération financière très intéressante pour la France de lever cette option, qu'importe ce qu'il se passe après. Or, cette option n'a pas été levée et c'est la société Bouygues qui a fait ce bénéfice. On veut comprendre pourquoi. »
Ancien cadre dirigeant d'Alstom, Frédéric Pierucci a passé plus de deux ans dans des prisons de haute sécurité américaines au moment où General Electric rachetait la branche Énergie du groupe français. (FigaroVox) Frédéric Pierucci chez ThinkerView : ThinkerView - Alstom : la France vendue à la découpe ? Frédéric Pierucci - 8 juillet 2019 Extraits de « Le bilan de la vente d'Alstom est catastrophique pour l'emploi et pour notre souveraineté » (Par Etienne Campion - Mis à jour le 06/06/2019 - Publié le 04/06/2019) :
« FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Ancien cadre dirigeant d'Alstom, Frédéric Pierucci a passé plus de deux ans dans des prisons de haute sécurité américaines au moment où General Electric rachetait la branche Énergie du groupe français. Dans un entretien fleuve, il éclaire l'actualité de son histoire et explique les raisons qui ont conduit à la récente annonce d'une suppression de 1050 emplois sur le site de General Electric à Belfort. [...] On ne vend pas une entreprise aussi stratégique qu'Alstom contre une promesse de créer 1000 emplois qui n'engage que celui qui y croit. Quatre ans après, on feint de se réveiller avec la gueule de bois car non seulement ces 1000 emplois n'ont bien sûr pas été créés, mais plus de 1000 vont disparaître. Entre-temps, un savoir-faire unique dans des technologies de pointe comme celle des turbines Arabelle qui équipent toutes nos centrales nucléaires est passé dans les mains de General Electric. [...] Cédric Perrin et Michel Zumkeller, sénateur et député du Territoire de Belfort, comme certains observateurs, suggèrent que le gouvernement a pu s'entendre avec General Electric France pour annoncer le plan social après les élections européennes... Il faut arrêter de prendre les Français et plus particulièrement les employés de Belfort pour des idiots. Cela paraît évident à toute personne qui suit ce dossier. Hugh Bailey, nommé Directeur général de General Electric France le 22 avril, était conseiller pour les affaires industrielles d'Emmanuel Macron au ministère de l'Économie lorsque ce dernier a piloté la vente de la branche Énergie d'Alstom à General Electric. On rejoue l'histoire du pompier pyromane. » [...] Le rôle d'Emmanuel Macron est ambigu. D'un côté, Emmanuel Macron déclarera devant la commission des affaires économique de l'Assemblée Nationale le 11 mars 2015, en réponse à une question du député Daniel Fasquelle : « À titre personnel, en effet, j'étais moi-même persuadé du lien de cause à effet entre cette enquête (celle du DOJ) et la décision de M. Kron, mais nous n'avons aucune preuve… Je ne dirai pas que ma conviction intime ne rejoint pas la vôtre sur certaines de vos interrogations ». D'un autre côté, un an plus tôt, au printemps 2014, en plein débat national sur le sujet et alors qu'il était secrétaire général adjoint de la présidence, il s'était opposé à Arnaud Montebourg et avait plaidé clairement pour la non-intervention de l'État français dans la vente en expliquant que « nous ne sommes pas légitimes pour intervenir, nous ne sommes pas dans une économie dirigée, on n'est pas au Venezuela ». » [...]
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