Session plénière du Forum économique oriental, 5 septembre 2019. Source : http://en.kremlin.ru/events/president/news/61451 Traduction : lecridespeuples.fr La proposition était sûrement sérieuse, mais comme lorsque Cuba a proposé à Bush de lui envoyer plus de 1000 médecins pour aider les rescapés de l'ouragan Katrina, il est impossible à la prétendue 'nation indispensable convaincue de son exceptionnalisme', dont le complexe militaro-industriel et l'armée hypertrophiés sont censés être les meilleurs des meilleurs au monde, d'accepter de telles offres : ce serait un désaveu des plus mortifiants. Il vaut bien mieux s'enfermer dans le déni et la surenchère, laisser les habitants de la Nouvelle-Orléans mourir par centaines, et publier des offres d'emploi en ligne pour rechercher des développeurs d'armes hypersoniques (ce n'est pas une blague, l'armée de l'air américaine l'a vraiment fait). Transcription : Sergei Brilyov : Vladimir Vladimirovich, qu'en est-il de la présence de l'armée et de la marine russes dans le détroit d'Hormuz ? Elle était assez considérable à l'époque soviétique. Vladimir Poutine : Nous pourrions facilement retrouver une telle présence compte tenu des progrès réalisés dans le développement des forces armées et de la marine russes. La question est de savoir si les initiatives de ce type seraient efficaces, faciliteraient la stabilisation de la région et amélioreraient sa sécurité, notamment dans le détroit d'Hormuz. Il y a quelques années, la Russie a lancé une initiative visant à mettre en place un mécanisme international associant la quasi-totalité des pays intéressés de la région, ainsi que ceux qui sont intéressés par l'exploitation normale de ces routes. Ces pays comprendraient la Russie, des pays asiatiques et les États-Unis. À l'avenir, nous pourrions même créer une organisation internationale pour gérer ce type de questions. Nous discutons actuellement de cette proposition avec nos collègues, y compris avec nos partenaires chinois, ainsi qu'avec d'autres. Attendons de voir où cela nous mènera. La Russie souhaite sans aucun doute promouvoir la détente et empêcher toute nouvelle escalade afin que toutes les parties impliquées contribuent à apaiser la situation et à résoudre les problèmes, y compris ceux liés au programme nucléaire iranien, dans le respect des mécanismes internationaux en vigueur approuvés par les résolutions correspondantes des Nations Unies. Sergei Brilyov : Voici ma dernière question sur la sécurité. Il est intéressant de noter qu'un changement notable est survenu, l'OTAN disposant désormais de trois puissances nucléaires – les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France – alors que l'Organisation de coopération de Shanghai en a déjà quatre – la Russie, la Chine, l'Inde et le Pakistan. Bien entendu, beaucoup dépend des accords russo-américains, y compris dans le domaine de la stabilité stratégique. Qu'en pensez-vous, Vladimir Vladimirovich ? Dans votre discours à l'Assemblée fédérale de 2017, de nouveaux types d'armes de haute technologie, notamment des armes supersoniques, ont été présentés. Vladimir Poutine : Hypersoniques. Sergei Brilyov : Peuvent-ils être inclus dans un accord plus vaste avec les Américains ? Vladimir Poutine : Oui, nous partons du principe que parmi les outils existants, un seul d'entre eux – le Traité START-3, conclu entre la Russie et les États-Unis – est toujours en vigueur… Les États-Unis ont avancé une nouvelle idée dans laquelle ils souhaitent associer la Chine à ce travail commun, mais les Chinois ont répondu de manière assez raisonnable que leur potentiel nucléaire étant bien inférieur à celui de la Russie ou des États-Unis, ils ne voyaient pas très bien ce qu'ils devraient réduire puisqu'ils ont déjà moins de transporteurs et d'ogives (nucléaires). Leur raisonnement se tient. Mais n'oublions pas que les États-Unis n'ont même pas adhéré au Traité d'interdiction des essais nucléaires. Sergei Brilyov : Ils ne l'ont pas ratifié. Vladimir Poutine : Ne pas le ratifier signifie qu'ils n'y ont pas adhéré. Il est question de déployer des armes dans l'espace. Ce sont des défis très sérieux auxquels l'humanité peut être confrontée. Imaginez qu'il y aura une sorte d'arme, peut-être nucléaire, planant à tout moment sur une orbite géostationnaire au-dessus de la tête de chacun d'entre nous, c'est-à-dire également de chacun d'entre eux. Le temps de vol (d'un missile de l'espace vers une cible au sol) sera très court et le matériel de défense très complexe. En effet, cela peut changer radicalement la situation en matière de sécurité dans le monde. Jusqu'ici, nos partenaires américains sont restés silencieux sur nos propositions de maintenir les cont acts dans le domaine du désarmement et de contenir la course aux armements. En fait, il n'y a rien de nouveau à cet égard. Récemment, nous avons rencontré nos partenaires américains à Osaka et avons également posé la question de savoir comment inclure nos dernières armes, y compris les systèmes de missiles hypersoniques, dans un accord général. Je veux dire qu'aucun autre pays, y compris les États-Unis, ne possède de telles armes. J'ai dit à Donald : « Si tu veux, on peut t'en vendre et ainsi tout équilibrer d'un coup. » À vrai dire, ils disent qu'ils vont bientôt commencer à créer eux-mêmes de telles armes. Peut-être qu'ils le feront. Mais pourquoi dépenser de l'argent (en recherche et développement) alors que nous l'avons déjà dépensé et que nous pouvons en tirer quelque chose sans compromettre notre sécurité, mais dans l'intérêt de créer une situation d'équilibre ? Nous pouvons discuter de la manière dont nous pouvons compter et de ce que nous pouvons compter en fait de transporteurs et d'ogives (nucléaires). C'est une question pointue. En tout cas, la Russie est prête pour ce dialogue et cette discussion. Mais jusqu'à présent, nous n'avons pas reçu de réponse claire de la part des Américains. Soutenez ce travail censuré en permanence en partageant cet article et en vous abonnant à la Newsletter.
Voir en ligne : https://www.agoravox.tv/IMG/jpg/putin-trumpmissles.jpg
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