Nasrallah : le Hezbollah n'a plus aucune ligne rouge face à Israël, toute la Palestine occupée est dans la ligne de mire

Section politique du discours du Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, le 2 septembre 2019, à l'occasion de la commémoration du martyre de l'Imam Hussein (‘Achoura), et au lendemain de la riposte du Hezbollah contre un véhicule blindé israélien. Traduction : lecridespeuples.fr Transcription : La section (politique) de mon discours abordera les derniers développements, (à savoir) l'opération de la Résistance, les différentes réactions, (en somme) tout ce qui s'est passé hier et aujourd'hui. Premièrement, nous adressons nos remerciements à Dieu le Très-Haut et l'Exalté pour le succès, la victoire et les accomplissements qu'Il nous a accordés, car tous les bienfaits dont nous jouissons sont dus à Sa bienfaisance, à Sa bonté et à Sa miséricorde. Nous Le louons et implorons Son pardon. Je dois ensuite m'adresser, au début de mon propos, aux Résistants, aux moudjahidines (combattants sur la voie de Dieu), qu'il s'agisse des dirigeants, des soldats ou des responsables, qui, depuis 8 jours, depuis dimanche (25 août) jusqu'à ce jour, jusqu'à hier soir tard dans la nuit ou jusqu'à ce matin pour le moins, étaient présents sur le terrain à toute heure, sur toute la longueur de la frontière libanaise avec la Palestine occupée, et prêts (à frapper la première cible propice qui se présenterait). C'est par leur présence, leur état d'alerte, leur courage, leur efficacité et leurs sacrifices qu'ont été réalisés tous nos succès et confirmées toutes les équations qui dissuadent l'ennemi et protègent notre pays. Ces frères, depuis les premières heures qui ont suivi mon discours dimanche (25 août), que ce soit sous le soleil ou sous les étoiles, dans la chaleur du jour ou la fraîcheur de la nuit, et face à l'état d'alerte maximale de l'ennemi israélien, face à ses radars et à ses drones (de surveillance), ainsi qu'à tous ses moyens techniques (ultra-sophistiqués), sont restés face à l'ennemi, exposés (à des frappes), présents sur le terrain (et non pas terrés dans des bunkers), prêts à verser leur sang. Après Dieu le Très-Haut et l'Exalté, c'est eux qu'il faut remercier, ces nobles et très-chers frères. De même, il faut remercier l'armée libanaise, qui est restée vigilante sur toute la longueur de la frontière, prête à faire face à toute agression. Et nous remercions aussi le peuple, notre peuple et nos familles bien-aimés, surtout ceux qui se trouvent dans les villages et les régions les plus proches de la frontière, qui ont vécu normalement durant toutes ces journées, et qui ont suivi les développements de près, soutenant et félicitant notre riposte, et exprimant leur joie et leur fierté face au succès de la Résistance. De même, nous remercions naturellement à nouveau les Présidents (de la République, du Conseil des ministres et du Parlement) et les responsables du gouvernement, et tous ceux qui ont exprimé clairement et fermement leur position (en faveur de la Résistance). Je le déclare en toute vérité, ils ont tous suivi les événements jusqu'aux derniers instants, et ont assumé leur responsabilité nationale. Je remercie tout particulièrement les médias, qui ont fait de grands efforts pour suivre l'évolution de la situation, soutenant les actions de la Résistance et présentant la situation telle qu'elle était, en toute vérité, contrecarrant les tentatives israéliennes de défigurer les faits (en prétendant que le Hezbollah n'avait fait aucune victime). Comme je vais l'expliquer, notre opération ne s'est pas seulement déroulée hier après-midi, mais s'est étendue de mon discours (du 25 août) à après la riposte militaire elle-même. Tout cela a été suivi de près, et je les en remercie tous, surtout les envoyés sur le terrain, qui se sont parfois mis en danger pour montrer clairement la situation, de manière forte et éloquente [l'armée israélienne avait complètement déserté la zone frontalière, ce qui a permis à certains journalistes d'Al-Manar, d'Al-Mayadeen et de Russia Today de s'infiltrer en territoire israélien et même d'entrer dans des bases militaires abandonnées]. Nous remercions également tous les analystes et commentateurs qui ont présenté au public des explications fidèles à la réalité, pertinentes et éloquentes. Je n'ai bien sûr pas préparé de liste pour remercier tous ceux qui le méritent, et par avance, je m'excuse si j'ai oublié de mentionner quiconque, ce qui nous dispensera de rattrapage par la suite [Rires]. Nous remercions donc tout le monde. Deuxièmement, je vais évaluer rapidement ce qui s'est passé, afin de pouvoir en tirer des conséquences claires. Ce qui s'est passé a commencé durant la nuit de samedi à dimanche (25 août), et a consisté en deux événements. Le premier événement a été la frappe aérienne israélienne contre la ville d'Aqraba, dans la banlieue de Damas, ce qui a conduit au martyre de nos chers frères Yasser Dhaher et Hassan Zbib. Et quelques heures après, le deuxième événement a été l'opération des deux drones kamikazes dans la banlieue sud de Beyrouth. Je tiens à préciser quelque chose à cet égard : il est de notoriété publique que le premier drone kamikaze a été neutralisé (par des jets de pierres) et est tombé au sol, et a donc échoué à réaliser ce pour quoi il avait été envoyé. J'ajoute aujourd'hui que le deuxième drone kamikaze, qui a également été envoyé pour détruire une cible, a également échoué dans sa mission : la cible que ce drone a essayé de frapper n'a pas été atteinte. Les Israéliens savent bien ce qu'ils sont venus frapper, et je n'ai aucune raison de le révéler, mais j'annonce à l'ennemi que cette opération a échoué. Et c'est également un bienfait de Dieu le Très-Haut et l'Exalté. Depuis les premiers instants, nous avons annoncé, notamment dans mon discours de dimanche, que nous ne nous tairions pas face à ces deux agressions, que nous n'accepterions pas que de nouvelles équations soient imposées (en notre défaveur), et que nous ne laisserions pas les accomplissements de notre victoire durant la guerre de juillet 2006 être dilapidés. Et c'est pourquoi nous avons affirmé que nous riposterions en toute certitude à ces deux agressions. Notre riposte a pris deux aspects. Le premier aspect de notre riposte s'est déroulé sur le terrain, et sur toute la frontière internationale avec la Palestine occupée, avec le territoire de la Palestine occupé en 1948. Et le deuxième aspect de notre riposte concerne les drones israéliens dans les cieux libanais. En ce qui concerne le premier aspect, l'opération directe sur le terrain, nous avons déclaré publiquement et de manière claire… Je vais présenter la situation d'ensemble pour souligner nos points forts, les points de force du Liban, et les points de faiblesse, d'humiliation, de peur et d'échec chez l'ennemi. Nous avons annoncé publiquement que nous allions riposter, et ce depuis le Liban, depuis n'importe quel point de la frontière libanaise (avec la Palestine occupée), et peut-être même dans la profondeur (d'Israël). Nous avons prévenu l'ennemi qu'il devait nous attendre (à tout moment) dès maintenant. C'est là un point de force de la Résistance. Nous aurions pu nous taire, ne pas menacer (d'une riposte imminente), ne pas révéler nos intentions, nous tenir à carreaux comme on dit, pendant 1, 2 ou 3 jours, puis les frapper par surprise. Les militaires savent bien que l'un des aspects les plus importants dans une opération militaire est l'élément de surprise. Mais nous ne l'avons pas fait, car notre combat contre l'entité sioniste a une composante psychologique majeure, touchant au moral et à l'âme de l'ennemi (que nous nous efforçons de saper). Nous leur avons donc dit dès le début de nous attendre, car on arrivait. En soi, c'est un énorme défi lancé par la Résistance, (que l'ennemi n'a pas osé relever). Si on considère la situation dans son ensemble, à nos yeux, tout ce qui s'est passé depuis mon discours (du 25 août) à hier, et que je vais exposer en détail, est un châtiment (humiliant) infligé à l'ennemi, une dissuasion de l'ennemi, une confrontation (couronnée de succès) avec l'ennemi. Il s'agit d'une opération composée de plusieurs couches qui s'additionnent. Une partie est psychologique, une partie touche au moral, une partie se déroule sur le terrain, une partie consiste en un tir de missiles (anti-chars), mais tout cela fait partie d'une même opération de châtiment multiple de l'ennemi qui se compose de différentes couches. Si on considère la situation depuis dimanche dernier, depuis mon discours du 25 août, et résumons les faits brièvement, que s'est-il passé ? 1 – La frontière a été désertée sur toute sa longueur. Pour Israël, il n'y avait plus de distinction de ligne bleue, de frontière internationale, de tel ou tel morceau contesté dans un sens ou dans l'autre : toute la frontière, qu'elle soit signalée par un mur ou des fils barbelés, a été complètement abandonnée, et il était impossible de trouver le moindre soldat sur toute la longueur de la frontière. Ni soldats, ni déplacement de ces véhicules qui parcourent régulièrement les voies de terre ou d'asphalte sur le long de la frontière. Nous n'avons rien vu de tout cela. Ce n'est qu'aujourd'hui qu'ils ont commencé à réapparaître, notre opération ayant pris fin hier. 2 – Toutes les positions proches de la frontières ont été complètement abandonnées. Ils ne sont pas même restés terrés dans leurs bases, non, ils les ont complètement abandonnées. Ils ont fui. Par Dieu, c'est plus que ce à quoi on s'attendait. Je leur ai dit de se terrer (dans leurs trous), mais ils ont littéralement fui. [Audience : A ton service, ô Nasrallah !] Des casernes entières ont été abandonnées, à l'instar de celle dont le nom est maintenant devenu célèbre, (la caserne) d'Avivim. Une grande base militaire, comportant un centre de commandement occupé par un grand nombre d'officiers et de soldats, etc., etc., etc., a été complètement désertée, comme l'a montré une journaliste (de Russia Today) qui y est entrée et a parcouru les locaux complètement vides. Il n'y avait absolument personne ! Plusieurs casernes et positions militaires ont été abandonnées à la frontière, et même parfois dans la profondeur (d'Israël). 3 – Sur une profondeur de 5 kilomètres dans certaines régions, et de 7 kilomètres dans d'autres, des mesures spéciales, des restrictions sévères, des évacuations et des interdictions de déplacement ont été mises en place. Même dans les colonies, comme on le voyait à la télévision, des caméras parcouraient les colonies du matin au soir et ne rencontraient pas un chat : ni piétons, ni automobilistes, ni motocyclistes, ni vélos, ni commerces ouverts, rien de rien. Un calme (de cimetière). Ils étaient tous terrés dans leurs maisons, et les portes des refuges étaient ouvertes. 4 – Des mesures (de sécurité) très sévères étaient prises partout en Israël, avec un état d'alerte sans précédent. Toutes les unités de Dôme de fer qu'ils ont pu trouver et amener au Nord, ils les ont amenées et déployées pour faire face à (d'éventuels) tirs de missiles. Toutes leurs capacités de défense anti-aérienne ont été activées, de même que tous leurs moyens de faire face aux missiles ou aux drones qu'aurait pu lancer le Hezbollah en direction de la Palestine occupée. Bien sûr, nous avons des drones (en qualité et en quantité), ce n'est pas un secret et ils le savent bien. 5 – Durant ces 8 jours, leurs unités de combat étaient en état d'alerte, sur le pied de guerre et déployées : je parle de plusieurs divisions, plusieurs bases aériennes, plusieurs bases navales, etc. Si on considère la situation générale qui a prévalu côté israélien durant ces derniers jours, il était clair que cet Israël qui se présente jusqu'à ce jour comme doté de la plus puissante armée de la région, l'armée n° 1 de la région, cet Etat arrogant, despotique, plein de morgue et tyrannique, qui terrorisait jadis des millions et des centaines de millions de personnes (par ses guerres et ses menaces d'agression), durant 8 jours, le monde entier l'a vu apeuré, craintif, terré, caché, et ayant complètement déserté la frontière libanaise sur une largueur de 5 kilomètres au moins. C'est une honte et une humiliation absolues. C'est une démonstration de faiblesse. C'est une des manifestations du fait qu'Israël est plus fragile qu'une toile d'araignée. Et cela fait partie du châtiment (que nous avons infligé à Israël). Avant que nous réalisions notre opération militaire, certaines personnes (ironisaient) : où est donc votre riposte ? Mais (cette situation de terreur côté israélien) constituait déjà un châtiment et une riposte. Face à cela, de notre côté, l'armée libanaise n'a pas quitté la frontière, où que ce soit, restant sur toutes ses positions. De même, les Résistants étaient présents partout où ils étaient censés l'être. Notre bon peuple libanais circulait normalement sur les zones frontalières, que ce soit dans les villages ou sur les champs [les colons israéliens avaient quant à eux interdiction de s'approcher de « leurs » champs en Palestine occupée], et menait une vie complètement normale. Nous avons donc une scène (de vie normale) de notre côté, sur notre territoire et dans nos villages, une scène d'endurance, de force, d'assurance, de confiance, de certitude, de dignité et de noblesse, qu'il s'agisse du Liban, de son peuple, de son armée, de son Etat ou de sa Résistance. Telle était la scène de notre côté, (à comparer avec le spectacle de terreur et de désolation de l'autre côté). De même, pour bien évaluer la situation, il faut souligner qu'hier, la Résistance a mené son opération en plein jour. Les militaires savent bien ce qu'implique de mener une opération en plein jour (risque de détection, d'élimination, etc.), si près de la frontière, alors que les drones (de surveillance israéliens) volaient dans les cieux, et que leurs hélicoptères de combat étaient prêts à venir nous frapper. Nos combattants étaient exposés au danger, en plein jour, car nous n'avons pas agi de nuit. C'est un choix délibéré que nous avons fait de ne pas agir de nuit, pour des raisons que je ne vais pas me donner la peine de mentionner (démonstration de force, etc.). Nous avions pris la décision d'agir impérativement de jour, et nous l'avons communiquée aux frères chargés de l'opération sur le terrain, et c'est également l'une des raisons du retard de l'opération, car si nous avions agi de nuit, nous aurions eu plus de cibles et d'occasions à notre disposition. Cette Résistance n'a pas frappé sur la frontière – de toute façon, il n'y avait aucune cible à la frontière –, mais dans une certaine profondeur (2 kilomètres). Et malgré toutes les mesures israéliennes, malgré toutes leurs précautions et malgré toutes les cibles factices qu'ils ont disséminées (véhicules vides ou occupés par des mannequins vêtus en soldats), une quantité considérable de véhicules militaires et de chars placés ici et là, qui, tous, appelaient nos frappes de leurs vœux afin qu'on mette fin à cette attente insoutenable pour l'ennemi, malgré tout cela, la Résistance a patienté, veillé et surveillé, s'assurant de la validité des informations et de toutes les données, et lorsqu'une cible propice s'est enfin présentée, elle l'a frappée et touchée en toute certitude. Aujourd'hui, le monde entier a pu voir la vidéo de l'opération que nous avons diffusée dans les médias. Ce qui s'est passé démontre clairement notre audace, notre courage, notre précision et notre sens de la responsabilité. O mes frères et sœurs, l'un des points les plus importants quant à ce qui s'est passé hier, et quelles que puissent être les tentatives israéliennes de minimiser ses pertes, est le fait même que l'opération ait été menée. Le plus important aspect de l'opération, avant même son succès et ses résultats, et d'avoir été réalisée ! Nous avons eu le courage de la mener ! Car depuis 7 jours, dans les médias, il n'y a pas un seul responsable israélien qui n'ait pas affirmé que si on ouvrait le feu, si on tirait un missile, si on tuait, si on blessait ou si on attaquait, la riposte serait foudroyante et pourrait mener à la guerre, etc. On a entendu toutes les menaces concevables. Et les plus sévères sont celles qui ont été exprimées par voie diplomatique : à les en croire, Israël ne tolèrerait pas le moindre coup de feu en sa direction, riposterait de manière disproportionnée et détruirait le pays, le renvoyant à l'âge de pierre. Une opération considérable visant à nous terroriser a été menée par les médias et les canaux diplomatiques (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, etc.). Mais je vous affirme, ô mes frères et sœurs, et en toute sincérité : il n'y a pas seulement le Hezbollah qui n'a pas flanché (face à ces menaces), mais aucun des responsables libanais avec qui nous avons parlé n'a tremblé ! Personne n'a flanché ! Et le Liban est resté fort dans son attachement (à son droit à se défendre), et à sa foi en la riposte et en la légitimité de la riposte. Le fait même que nous ayons réalisé cette opération est un succès en soi ! J'en arrive au point le plus important, sur lequel il faut être attentif, car c'est sur lui que je baserai la conclusion de tout cet épisode de confrontation, et la nouvelle équation en vigueur. Par le passé, lorsque nous étions agressés, où est-ce que nous ripostions ? Dans les fermes de Chebaa, à l'intérieur des fermes de Chebaa. Car il y a des positions militaires israéliennes situées à l'intérieur des fermes de Chebaa. Les pièges que nous tendions aux chars et aux véhicules israéliens étaient placés sur le territoire libanais occupé. Le reste de la frontière, c'est-à-dire la frontière du Liban avec la Palestine occupée en 1948, et que l'ennemi considère comme sa frontière officielle et indiscutable, son Etat usurpateur et son entité, le fait même de toucher à cette frontière était considéré par l'ennemi depuis des décennies comme l'une des plus grandes lignes rouges. Israël ne pouvait tolérer que quiconque se permette d'effleurer le fil de fer barbelé délimitant la frontière, envoie le moindre drone survoler son territoire, tire en l'air ou lance une grenade en sa direction. Jamais de la vie ! Il ripostait de manière violente à toute violation de ce genre, car c'était à ses yeux une ligne rouge ! Ce qui s'est passé hier, c'est que la principale ligne rouge d'Israël depuis des décennies a été brisée par la Résistance Islamique ! Voilà ce qui s'est passé hier. [Audience : A ton service, ô Nasrallah !] Ce n'est plus une ligne rouge à présent. C'est terminé. Cette période est bel et bien révolue, indépendamment de tout ce que peuvent dire et prétendre les Israéliens. Et plus savoureux encore, cet Israël qui, normalement [Rires], riposte à tout coup de feu, tout projectile et toute grenade par des frappes aériennes, des assassinats et des destructions massives, hier, Israël a déployé des efforts considérables pour absorber le coup à tout prix. Et même les frappes incendiaires et au phosphore qu'il a réalisées (contre des terrains vides et des forêts) étaient majoritairement défensives, et visaient à dresser un écran de fumée pour se protéger de nouvelles frappes, car il imaginait que la Résistance allait à nouveau frapper la caserne d'Avivim et d'autres positions. Mais il voulait en finir et ne surtout pas aller vers l'escalade, étant prêt à conclure une trêve à tout prix. Quel est le résultat de tout cela ? Premièrement, nous avons confirmé et même renforcé l'équation de dissuasion. Si Netanyahou voulait modifier l'équation en sa faveur, nous l'avons confirmée et même renforcée en notre faveur. Notre force de dissuasion est maintenant plus grande. Nous l'avons augmentée d'un échelon. Il craignait une riposte de notre part, mais pensait que nous respecterions certaines lignes rouges. Mais nous avons affirmé et démontré que nous n'avions plus aucune ligne rouge. Puisque Netanyahou a essayé de modifier les règles d'engagement, notre riposte a été de briser absolument toutes les lignes rouges (d'Israël). Nous sommes passés d'un stade où nos ripostes étaient lancées exclusivement contre (une mince bande de) territoire libanais occupé, à savoir les fermes de Chebaa et les collines de Kfar Chouba, a un stade où notre riposte frappe directement le territoire de la Palestine occupée ! C'est quelque chose de nouveau. C'est complètement nouveau. Et il n'est pas nécessaire que nous frappions la zone frontalière. Nous pouvons frapper à 1, 2 ou 5 kilomètres, voire, en cas de besoin, des points beaucoup plus éloignés, dans toute la profondeur de la Palestine occupée. Quel est le message que nous avons adressé ? C'est là que réside notre accomplissement et notre succès. Le message est clair : si vous nous attaquez, toutes vos frontières, tous vos soldats et toutes vos colonies, que ce soit à la frontière, en profondeur ou au fin fond de votre entité, seront menacées et pourront être ciblées par notre riposte, de manière absolue et catégorique. Cela ne nous pose aucun problème. Et le courage et l'audace dont a fait preuve la Résistance hier se retrouveront à l'avenir par des actes bien plus courageux, plus audacieux, plus forts et plus importants. Telle est la nouvelle équation. Aujourd'hui, je tiens à dire ceci aux Israéliens : Écoutez bien ce qu'a fait Netanyahou par son imbécillité et sa mesquinerie, et retenez bien la date de ce jour, le 1er septembre 2019. Dimanche 1er septembre 2019 est le début d'une nouvelle étape de la situation à la frontière libanaise avec la Palestine occupée : pour ce qui touche à la défense du Liban, de sa souveraineté, de sa dignité, de sa sécurité et de son peuple, il n'y a plus aucune ligne rouge ! [Audience : A ton service, ô Nasrallah !] J'en viens maintenant au deuxième point. J'ai déjà commencé à l'aborder dimanche (25 août) lorsque j'ai déclaré que dorénavant, nous allions œuvrer sur un nouveau terrain sur lequel nous avions évité d'intervenir durant toutes les années passées, à savoir les cieux libanais et leur violation permanente par les drones israéliens. J'ai expliqué que ce sont seulement des considérations intérieures libanaises qui nous avaient amené à laisser cette question de côté, et que nous appelions constamment l'Etat libanais à régler ce problème. Mais il n'a pas été résolu. Nous avons donc établi, et c'est maintenant irrévocable dans l'équation de dissuasion, que les Libanais ont le droit de défendre leur territoire, leurs cieux, leur espace maritime, leur peuple, leur sécurité et leur souveraineté, et que nous allions les défendre. Et nous avons donc ouvert un nouveau terrain d'action, à savoir confronter les drones israéliens dans nos cieux. Je ne dis rien de plus que cela. Je parle des cieux libanais. Nous l'avons établi et annoncé clairement. La décision est prise, et mettre en œuvre ce choix est maintenant entre les mains de nos combattants sur le terrain, comme pour le premier point. Depuis le 25 août, la décision de riposter contre Israël était prise et était entre les mains des combattants sur le terrain, à qui nous avons annoncé que nous n'étions pas pressés : nous voulions une opération propre, sans aucune perte de notre côté, et qui rétablisse l'équation de dissuasion en notre faveur. L'occasion s'est présentée, ils l'ont saisie et nous avons rétabli et renforcé l'équation de dissuasion. Aujourd'hui, en ce qui concerne la lutte contre les drones israéliens, il en va de même, tout est maintenant entre les mains des combattants sur le terrain. Et j'ai déjà expliqué la manière dont nous allions nous comporter, quelle était notre vision, etc., si bien que je n'ai pas besoin de me répéter [le Hezbollah ne s'engage pas à abattre tous les drones, car cela pourrait divulguer et/ou épuiser toutes ses défenses anti-aériennes, mais agira avec sagesse et discernement en fonction des circonstances]. Demain, quelqu'un viendra nous dire, lorsqu'on aura abattu le premier drone – ce qui peut advenir à n'importe quel moment –, qu'on met la stabilité du pays en danger, qu'on pousse la situation vers l'escalade militaire, etc. Quiconque veut, au sein de la communauté internationale, et notamment parmi les pays qui nous ont contactés avant dimanche, dimanche et pendant l'opération de dimanche, je leur déclare dès à présent ceci : quiconque se soucie de la stabilité du Liban et de la région doit s'adresser aux Israéliens et leur dire que le temps de la violation des cieux libanais en toute impunité est révolu. Ce temps est révolu. Il n'y aura plus de tolérance et nous ne détournerons plus le regard. Le Hezbollah ne permettra plus que la souveraineté et les cieux du Liban soient violés. Quant à la manière dont nous y ferons face, c'est une décision qui est entre nos mains. Mais c'est notre droit. Quel que soit le temps qu'il nous faudra, c'est notre droit, et la manière dont nous agirons n'est plus qu'un détail. Bien sûr, c'est là une partie de notre riposte. Aujourd'hui, je déclare que du fait de la mort de nos deux frères tués en Syrie, et des deux drones kamikazes à Beyrouth, notre riposte a commencé dimanche, s'est poursuivie hier et se poursuivra via la lutte contre les drones. Voilà ce que nous avons décidé. Naturellement, nous sortons renforcés de cette épisode de confrontation, avec une position plus forte. Netanyahou a voulu renverser les règles d'engagement en sa faveur, et nous l'en avons empêché. Il a voulu briser l'équilibre de dissuasion, et nous l'avons renforcé en notre faveur. Tel est le résultat, et telle est la conclusion. Quoi qu'il en soit, les Israéliens doivent savoir que tout cela a été causé par la stupidité de cet homme, qui n'a qu'une idée en tête, à savoir remporter les élections à tout prix pour éviter de se retrouver face à la justice pour les nombreuses affaires de corruption dans lesquelles il est impliqué. Nous pouvons donc dire que cette nouvelle étape de la confrontation est terminée du point de vue du nouvel équilibre qu'elle a fondé. Et à l'avenir, la lutte contre les drones se poursuivra. Et en cas d'agression contre le Liban, il n'y a plus de ligne rouge au niveau des frontières internationales et des territoires palestiniens occupés en 1948, auxquels s'étendront dorénavant toutes nos ripostes, qui ne seront plus confinées aux fermes de Chebaa. Les limites ont été supprimées, et tout est maintenant clair. Je renouvelle mes remerciements à Dieu et aux combattants, dont la riposte a confirmé et renforcé les équations, empêché que les règles d'engagement soit violées en faveur de l'ennemi, préservé les accomplissements de la guerre de juillet 2006, ainsi que la dignité, l'honneur et la prééminence du Liban face à Israël. Voilà pour ce dossier. J'en ai fini avec la section politique de mon discours. Priez sur le Prophète et sur sa famille. [Audience : O mon Dieu, prie sur Mohammed et sur sa famille !] Soutenez ce travail censuré en permanence et ne manquez aucune publication en vous abonnant à la Newsletter.
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