Retour sur une polémique qui avait agité le web féministe en mars 2018.
Que porter quand on a recours à une IVG ? Vous ne vous étiez peut-être jamais posé la question, mais il se trouve que Mymy, du site MadmoiZelle, si. Le ton désinvolte employé par la féministe n'a pas laissé indifférente Virigine Vota, militante anti-féministe et royaliste :
« En 2016, le Gorafi avait publié un article humoristique sur "les plus belles robes à porter pour votre avortement", avec le webzine Madmoizelle.com, c'est du sérieux depuis le 5 mars 2018. Dans leur Tuto mode de la semaine, on vous donne désormais toutes les astuces pour "s'habiller pour aller avorter", à grand renfort de liens sponsorisés. Sa réalisatrice, Mymy, a été inspirée par le témoignage d'une femme ayant avorté un jour chez elle en mangeant une pizza devant sa télévision… La réalisation est volontairement décomplexée et déculpabilisante pour nier la réalité biologique, psychologique et spirituelle de l'acte. Avec Madmoizelle, l'avortement devient un simple acte médical, aussi banal que le retrait d'un kyste indésirable. Pour comprendre comment une telle approche est devenue possible, et savoir quelle est la mentalité sous-jacente à cette vision irréelle, j'ai épluché les commentaires de la communauté… »
Sous sa vidéo, sur YouTube, Virginie Vota a apporté ces quelques précisions :
« 1 – Sur le problème spirituel : On ne conçoit l'avortement que sous l'aspect matériel (biologique ou émotionnel) parce que la société moderne a totalement banni tout ce qui relève de spirituel pour le reléguer au rang de "croyance" (subjective). Or, dès sa conception, le fœtus à une âme. C'est une chose impossible à comprendre pour les gens qui ignorent l'existence de la leur. Ainsi, on prétend que le fœtus ne souffrirait pas avant tel nombre de semaine… Mais, en réalité, il ne s'agit donc pas "seulement" d'un meurtre (physique) du plus innocent des êtres. S'émouvoir ou non dépend de la sensibilité de chacun, et cela reste variable, instable, arbitraire, d'où l'évolution de la législation à ce sujet dans la société moderne. En revanche, le Catholicisme, les commandements de Dieu sont intemporels, constants, en ce que l'avortement est une abomination pour une question dépasse celle de la souffrance, du ressenti. L'avortement est la conséquence de la déchristianisation : c'est là-dessus que nous devons agir. 2 – Pourquoi suis-je contre la légalisation de l'avortement ? Si des femmes y ont malgré tout recours clandestinement, cela resterait, dans l'absolu, marginal, exceptionnel. Dire qu'elles y auraient recours et qu'il faut l'autoriser n'est pas une raison valable. Même si la France redevenait Catholique, etc. même jadis sous l'Ancien régime, certains se suicidaient par exemple, etc. Ce ne sont pas des "raisons" valables pour autoriser (donc cautionner) une abomination. En revanche, les choses en l'état de conviennent absolument pas : les femmes ont un besoin d'accompagnement, mais en vérité, pas de l'Etat ou de structures anonymes. Puisque l'on parle dans l'absolu, une telle mesure serait inapplicable voire moralement impossible à admettre si l'on ne "restaure" pas déjà la famille car c'est le rôle de l'Eglise mais aussi et surtout de la famille d'entourer, de soutenir, d'aider, la femme enceinte si son époux (et non pas "le coup d'un soir", encore un problème) n'est pas présent, ou c'est affreux certes dans le cas d'un viol. Une femme enceinte avec une grossesse indésirée ne peut pas restée livrée à elle-même dans l'isolement, etc. ! C'est moralement insoutenable ! Aussi, il ne faut pas méconnaître l'action de la grâce de Dieu, qui transforme vraiment notre vie (notre façon de vivre les choses, de les voir, etc.) 3 – L'accouchement sous X et l'adoption : L'accouchement sous X est "diabolisé" avec le même argument : "souffrance de l'enfant abandonné". Certes, ce n'est pas une situation idéale et sans doute ce dispositif devrait-il être mieux aménagé notamment pour que les enfants soient adoptés le plus rapidement possible (dès 2 mois) et que les familles françaises adoptent en France. On n'éradiquera jamais toutes les blessures familiales (quid des enfants de divorcés ? ou parents maltraitants, etc.). Cependant, c'est la solution qui permet à l'enfant de s'épanouir dans un cadre familial, au sein d'un foyer où les deux parents ont accompli des démarches et obtenu un agrément témoignant de leur ferme volonté d'offrir une chance à ces enfants ainsi que de leur équilibre. La majorité d'entre eux est placé avant l'âge de dix mois. Les demandes sont de plus en plus nombreuses, d'où la longueur des délais. Or, à la place, on préfère promouvoir la PMA ou l'avortement, ce qui est une absurdité. Il y a aussi une confusion avec la situation des enfants retirés plus tard de leur famille biologique et placés en foyer. Il faut aussi rappeler que l'accouchement sous X a été mis en place (tout comme d'autres méthodes en Allemagne, etc.) parce qu'il y a toujours eu des abandons d'enfants (devant l'Eglise au "mieux", dans les poubelles, au pire) : il est donc nécessaire de proposer des solutions, d'accompagner et sur ce point, de déculpabiliser les mères qui ont le courage de mener leurs grossesse à terme pour permettre à leur enfant d'avoir une "chance". 4 – il faut remonter à la racine, à la cause de ces problèmes : C'est un entrelas de problèmes économiques, spirituels, moraux, que l'on ne peut pas démêler sans remonter aux causes, à la racine, à savoir que le rôle de l'Eglise est complètement éclipsé, et les familles dévastées/détruites. Il faut aussi souligner que les femmes ont peur d'accoucher car c'est, aussi en conséquence, une boucherie dans les hôpitaux, qui traitent certaines patientes (par manque de moyens, tant que par la structure de la chose, la grossesse étant considérée comme une "maladie" de nos jours) de manière inhumaine et traumatisante. La technique et les progrès ne doivent pas être utilisés pour réduire la femme à une machine (épisiotomie, ocytocine, etc.) ce qui déjà la coupe de l'essence de la maternité (amour, union de l'homme et de la femme, joie de donner la vie, etc.). Toute la question est sortie de son cadre naturel, à savoir la famille, le mariage, Dieu, avec le soutien, l'accompagnement, les forces morales, l'aide, etc. dont la femme enceinte a besoin tant pour avoir envie de devenir mère, vivre la maternité dans de bonnes conditions physiques et morales. »
De son côté, Mymy a répondu aux réactions, pas toutes positives, que sa vidéo a suscitées dans sa communauté. Elle a aussi réagi aux attaques nourries des anti-IVG sur les réseaux sociaux :
« Menaces de viol, de meurtre, de violence physique, insultes… Hommes, femmes, jeunes et moins jeunes, ces gens ont divers visages, mais partagent la même violence. Sans parler de la désinformation en masse. Je vous ai épargné les nombreuses photos de fœtus couverts de sang et bien trop développés pour être issus d'un avortement. Les anti-choix parlent d'avortements de confort, d'avortements de masse. Alors qu'en 2016, 197 800 IVG ont été pratiquées, pour 785 000 naissances, et parmi 34 millions de femmes. Ce qui signifie que… 0,51% des femmes ont eu recours à l'avortement. Mais DE MASSE, hein, on vous dit. (...) Et il est essentiel de rester vigilantes car il existe encore et toujours des gens ayant la haine sur le bout de la langue, décidés à reprendre le contrôle sur le corps des femmes. Des gens qui, sous couvert d'aimer la vie, veulent limiter les nôtres, qui se prétendent protecteurs et protectrices des femmes mais n'en aiment que l'utérus, qui font mine d'aimer les enfants, mais surtout avant leur naissance, en fait. Ces gens-là, ça me fout en rogne, mais une bonne rogne, celle qui donne l'énergie de continuer à lutter, à ma petite échelle, pour défendre mes droits, défendre VOS droits, et construire un avenir dans lequel je serai moins en colère. »
Alors, vous êtes plutôt Mymy ou Virginie ?
Voir en ligne : https://www.agoravox.tv/IMG/jpg/avorter_comment_s_habiller.jpg
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