[RussEurope-en-exil] Productivité, compétitivité externe et taux de change, par Jacques Sapir

Billet Invité

Les mesures de la productivité du travail sont toujours délicates à établir. Néanmoins, l’OCDE fournit des chiffres en valeur absolue (et pas seulement en accroissement), basés sur la mesure du PIB en parité de pouvoir d’achat (en Dollars constants) et sur la base d’estimations du temps de travail global annuel. On sait que les mesures du temps travaillé diffèrent sensiblement du temps de travail « légal » dans les différents pays. Ceci permet d’établir quelques comparaisons internationales, dont on extrait les « micro-Etat » ou les quasi-paradis fiscaux (comme le Luxembourg…)[1].

Etat des lieux…

Le premier point qu’il convient de noter, en restant dans des économies comparables en matière de niveau de développement, est que trois pays se détachent de l’échantillon, la France, l’Allemagne et les Etats-Unis. En 1990, ces pays sont à peu près au même niveau, ainsi que l’Italie, pour la productivité annuelle horaire. La France bénéficie d’un léger avantage.
Si la productivité aux Etats Unis dépasse en 2016 la France et l’Allemagne, c’est avant tout le résultat d’une sortie de crise (à partir de 2009) bien plus rapide. La France et l’Allemagne ont la même valeur pour la productivité annuelle horaire (PAH). Or, cette « PAH » est une mesure assez robuste de la compétitivité entre les pays. Or, on constate que la France et les Etats-Unis accumulent depuis 2003 (France) et depuis les années 1990 (Etats-Unis) le déficit commercial. De même on constate que le Japon et la Corée du Sud ont des PAH nettement plus faibles, et pourtant accumulent un excédent commercial notable.Lire la suite

Source