Interview à AlgérieActu 9/12/2017

1- Tout d'abord, le Proche-Orient s'embrase de nouveau, suite à la décision du président Trump de reconnaître Al Qods comme capitale de l'entité sioniste, qu'en dites-vous?Je ne crois pas à un embrasement généralisé et durable, malgré les frustrations énormes de la population palestinienne et son désespoir. La raison principale en est que l’Autorité palestinienne fera tout pour l’empêcher. Cette Autorité depuis Oslo joue le pacifisme et l’application du droit international. C’est son tort et sa naïveté qui confine à la stupidité. Elle aurait dû comprendre depuis longtemps que les sionistes ne permettront jamais un Etat palestinien indépendant et viable.2- Beaucoup d'observateurs s'accordent à dire, que Trump s'est plié au diktat de l'AIPAC et du lobby sioniste aux Etats Unis?Il est difficile de faire la part des pressions. Je rappelle que le candidat Trump suscitait une grande méfiance du lobby sioniste. D’autres présidents pro-israéliens n’avaient pas osé aller jusque-là. Est-ce pour satisfaire son électorat évangéliste en vue des prochaines élections ? Est-ce un marchandage avec l’Etat profond pour qu’on lui lâche les baskets ? Disons que Trump ne réagit pas de manière rationnelle selon les considérations diplomatiques classiques.  3- Le Mainstream en France s'est fait remarquer par des positions réservées pour ne pas décevoir le CRIF et les Sayanim, qu'en pensez-vous?Bien sûr, l’establishment français n’aurait pas osé froisser l’allié sioniste défendu par le CRIF. D’autant plus que ce dernier presse le président français d’imiter Trump. Signalons déjà une importante victoire du lobby sioniste en France : l’assimilation de l’antisionisme (interprété par les autorités françaises dont on connaît la soumission) à l’antisémitisme, donc condamnable par la loi. Sans aller jusqu’à reconnaître Jérusalem, le gouvernement français laissera filer jusqu’au dégonflement de l’affaire.4 - La semaine dernière, Emmanuel Macron était en visite à Alger, une visite de quelques heures qui n'a rien apporté sur le plan de la mémoire et de l'histoire entre les deux pays, à l'inverse de ses déclarations de candidats?En tant que candidat, Macron a voulu avec ses déclarations sur les crimes coloniaux faire un coup « à gauche » et vers les Français musulmans, déçus par François Hollande. Une fois président, il poursuit d’autres objectifs plus « étatiques », collant au plus près aux intérêts de la France. Disons qu’il a remis les pendules à l’heure en forçant sur un franc-parler qui le distingue de prédécesseurs plus circonspects.  5 - Jacob Cohen au même titre que certains intellectuels en France, fait l'objet d'une cabale médiatique et judiciaire à cause de ses positions, ou en sont les choses?Soral et Dieudonné sont harcelés et condamnés pour un mot de travers. Le pianiste Stéphane Blet vient d’en faire l’amère expérience. 5000 euros d’amende pour avoir utilisé le mot « rat » (spécifique au vocabulaire nazi paraît-il). Bref, le système poursuit sans relâche toute « atteinte » aux intérêts du Lobby sioniste. Moi je bénéficie d’une mansuétude totale car le système ne veut pas faire d’un « juif antisioniste » un martyre ni qu’il acquiert une petite célébrité.

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