L’hypothèse « Blanche-Neige » pour l’économie française, autrement dit celle d’un long endormissement, est en train de gagner en crédibilité à la suite de la publication le 26 mars de données relativement détaillées par l’INSEE. Ces données sont des estimations, il convient de le rappeler. On peut les confronter avec les estimations qui ont été faites dans le cadre du CEMI. Ces estimations dessinent une mise à l’arrêt progressive de l’économie durant le temps du confinement. Elles soulignent l’arbitrage – difficile – entre santé publique et activité économique, mais elles éclairent aussi le problème, pour l’instant non abordé dans les études de la sortie du confinement.
1 – Les hypothèses de l’INSEE
Ces hypothèses ont été dévoilées le 26 mars dans le « point de conjoncture » détaillé qui a été révélé à la presse[1]. Dans le communiqué de presse, le directeur de l’INSEE précise :
« …il me semble indispensable de mesurer le choc que connaît l’économie, indispensable aux décideurs, indispensable aux acteurs économiques ». Le travail réalisé par l’INSEE a donc consisté en (A) une estimation du « climat des affaires », qui montre des chutes spectaculaires, et dans (B) des hypothèses sur les baisses d’activité, par secteur et par branche. C’est ce qui avait été fait dans le cadre de l’étude que j’avais publiée le 22 mars[2]. Le premier point qui ressort des travaux de l’INSEE est la forte dégradation du climat des affaires dans le domaine des services et les commerces (très touchés par le confinement), mais moindre dans le domaine de l’industrie et nul pour l secteur du bâtiment.
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