Source : Strategic Culture, Alastair Crooke, 09-09-2019
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L’élite de la politique étrangère de Washington s’accorde à dire que toutes les factions en Iran comprennent qu’en fin de compte, un accord avec Washington sur la question nucléaire doit être conclu. C’est inévitable, d’une façon ou d’une autre. Pour eux, l’Iran ne fait rien d’autre que « jouer la montre », jusqu’à ce que l’avènement d’une nouvelle administration rende à nouveau possible un « accord ». Et alors l’Iran sera sûrement de retour à la table, affirment-ils.
Peut-être. Mais c’est peut-être tout à fait faux. Peut-être que les dirigeants iraniens ne croient plus aux « accords » avec Washington. Peut-être en ont-ils tout simplement assez des facéties de changement de régime occidentales (du coup d’État de 1953 à la guerre en Irak menée contre l’Iran à la demande de l’Occident, en passant par la tentative actuelle d’étranglement économique de l’Iran). Ils abandonnent ce paradigme raté pour quelque chose de nouveau, de différent.
Les pages de ce chapitre ont été fermées. Cela n’implique pas un certain antiaméricanisme enragé, mais simplement l’expérience que cette voie est inutile. S’il y a une « horloge qui se joue », c’est celle du tic-tac de l’hégémonie politique et économique occidentale au Moyen-Orient qui s’effrite, et non celle de la politique intérieure américaine. Le vieil adage selon lequel « la mer est toujours la mer » est vrai pour la politique étrangère américaine. Et le fait que l’Iran répète les mêmes vieilles routines, tout en s’attendant à des résultats différents est, bien sûr, une définition de la folie. Une nouvelle administration américaine héritera des mêmes gènes que la précédente.Lire la suite
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