Source : Proche & Moyen-Orient, Guillaume Berlat, 22-04-2019
En ces temps de manichéisme exacerbé, il est de bon ton d’opposer les bons progressistes (qui veulent plus d’Europe mais une Europe brouillonne et ignorante des nations et des citoyens) aux méchants populistes (qui réclament moins d’Europe mais une Europe plus efficace et respectueuse des nations et des citoyens). L’immense avantage de cette première démarche est de neutraliser tout débat sérieux par discréditation ab initio du contradicteur et tout cela en se donnant bonne conscience. Dans ces conditions, le choix du citoyen pour les élections au Parlement européen (26 mais 2019) devient théorique.
Comment envisager un seul instant de privilégier le Mal au détriment du Bien ? C’est que l’essence de la discussion n’est plus de nature politique (au sens noble du terme) mais de nature morale (au sens le plus vague du terme).
Le débat tourne court car il n’y a plus matière à débat mais à monologue de la bienpensance. Elle assène ses vérités révélées sur le sacré qui a pour nom Europe. Circulez, il n’y a rien à voir. Résultat : le citoyen reste sur sa faim. Comment peut-il imaginer porter son suffrage sur des partis qui prônent un questionnement des textes sacrés et ainsi se voit frappé d’excommunication, de lapidation par la justice médiatique ? C’est tout simplement impossible. À étudier de plus près les professions de foi des uns et des autres, on découvre que du côté des bons, on nous impose l’Europe du néant et de l’incantation alors que du côté des méchants, on découvre l’Europe de la réflexion et de la conception
L’EUROPE DU NÉANT ET DE L’INCANTATIONLire la suite
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