Source : Proche & Moyen-Orient, Guillaume Berlat, 23-12-2019
« Le réel, c’est quand on se cogne », nous rappelle fort justement Jacques Lacan. Et, c’est bien ce qui advient à nos dirigeants successifs – François Hollande, puis Emmanuel Macron – confrontés à ce qui tourne désormais au casse-tête africain. Les cercueils de militaires français tués au combat au Mali se succèdent à un rythme soutenu dans la Cour des Invalides pour un dernier hommage de la Nation. Les derniers étaient au nombre de treize. Que de morts pour rien !1 Pathétique… Quelques jours plus tard, ce sont plus de soixante-dix militaires nigériens qui sont abattus à In-Ates, attaque la plus meurtrière de l’Histoire du Niger revendiquée par l’EI. Trois jours de deuil national sont décrétés dans le pays. Les présidents Kaboré, Issoufou, Keïta et Déby Itno se sont inclinés le 15 décembre 2019 à Niamey sur les tombes des 71 soldats morts dans l’attaque d’In-Ates, en prélude un sommet extraordinaire du G5 Sahel auquel a également participé M. Ould Ghazouani. Ces derniers et tragiques développements de l’opération « Barkhane » interpellent au moins à deux titres : les aléas d’un cavalier seul et le mépris du réel de la part de nos dirigeants.
FAIRE CAVALIER SEUL : UN PARI RISQUÉ
Au fil du temps, le fardeau de l’opération française dans le Sahel est de plus en plus insupportable. Et cela d’autant plus que l’action de la France se résume en une diplomatie du chien crevé au fil de l’eau.
Un fardeau insupportableLire la suite
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