.[RussEurope en Exil] La liberté de presse au risque de la communication. Retour sur la déclaration d’Emmanuel Macron du 3 janvier, par Jacques Sapir

Billet invité

Emmanuel Macron, dans sa présentation de ses « vœux à la presse » le mercredi 3 janvier 2018 s’est prononcé en faveur d’une loi contre les « fake news »[1]. Cela a provoqué une certaine émotion, que ce soit sur les réseaux sociaux ou même dans la presse[2]. Il s’en est pris aussi à Internet et il convient de reprendre le verbatim de l’allocution : « Des plateformes, des fils tweeter, des sites entiers inventent des rumeurs et des fausses nouvelles qui prennent rang au côté des vraies. La réalité est qu’il y a là une stratégie, une stratégie financée visant à entretenir le doute, à laisser penser que ce que disent les politiques et les médias est toujours plus ou moins mensonger. » Cela pose plusieurs problèmes, et le premier d’entre eux n’est autre que le fait que toute nouvelle législation serait en réalité redondante avec celle qui existe déjà.

Le Président connaît-il la loi ?
En effet, la question des « délits de presse » est une question délicate. Un équilibre doit être trouvé entre le protection de la liberté d’expression. Or, la Constitution de la Vème République garantit la liberté d’expression[3]. Elle reprend la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, déclaration qui, dans son article 11 stipule : «La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi».Lire la suite

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