Depuis quelques jours, une rumeur circule, complaisamment relayée par certains organes de presse : l’affaire « Benalla » aurait été gonflée[1] par des compte twitter qualifiés de « russophiles » puis de « russes »[2]. On parle ainsi de la « russosphère »[3], mais aussi, et c’est très largement sous-entendu, d’une possible action du gouvernement russe….
L’interprétation tendancieuse d’une étude
Cette rumeur provient de premières communications d’un groupe de recherche, et qui ont été interprétées de manières il faut bien le dire très tendancieuses[4]. Alors, il faut tout d’abord rappeler qu’une bonne partie de l’émotion autour de cette affaire, émotion justifiée, ne vient pas de twitter. Les télévisions ont enregistrées des pics d’audiences remarquables dans la période du 19 juillet au 1er août. D’autres indicateurs montrent aussi que l’intérêt a été réel et important. Ensuite, on peut s’interroger sur la méthodologie de l’étude initiale, méthodologie qui est loin d’être parfaite (ce qui est reconnu par les auteurs). Enfin, on doit s’interroger sur l’usage qui est fait par une certaine presse de cette étude, mais aussi par des membres du gouvernement, comme Benjamin Griveaux, afin de déconsidérer tous ceux qui s’interrogent à juste titre sur l’affaire Benalla[5]. Benjamin Griveaux a ainsi affirmé lors du compte-rendu du Conseil des ministres « se réjouir que toute la transparence soit faite sur la diffusion de ce type de messages » et jugé positive l’initiative du groupe de centre-droit Agir, qui a demandé au président de la commission d’enquête du Sénat sur l’affaire Benalla, de faire en sorte que la commission se saisisse de « la manipulation attribuée aux comptes russophiles sur Twitter pour déstabiliser l’exécutif français. »Lire la suite