Biarritz sera donc, à en croire les médias français, le centre du monde, à l’occasion du G7 de ce week-end (24 – 26 août). Un sommet qui est placé, officiellement, sous le signe des inégalités, mais qui évoquera aussi les sujets qui fâchent : de la taxe GAFA sur laquelle les Français et les Britanniques – pour une fois unis – s’opposent aux Américains, à l’environnement, en passant par le conflit commercial qui oppose les Etats-Unis à la Chine. Mais ce G-7 sera-t-il à la hauteur des enjeux ? On peut en douter. De plus, est-il vraiment le « club » des pays les plus riches et les plus puissants qu’il prétend être depuis le début en 1975, ou n’est-il pas déjà dépassé par d’autres institutions ?
Le G-7, ordre du jour officiel et officieux
La réunion du G-7 qui se tiendra donc à Biarritz, en état de siège, attire tant les journalistes que les « altermondialistes ». Officiellement, les décisions attendues concernent la réduction des inégalités, un sujet sur lequel on peut attendre beaucoup de belles paroles et très peu d’actes concrets. La question de l’environnement tout comme celle des négociations commerciales et du rôle du multilatéralisme, seront nécessairement évoquées. On sait que, sur ce point les opinions des Etats-Unis et des autres pays divergent de manières importantes. On peut aussi penser que certaines questions, qui ne sont pas explicitement à l’ordre du jour seront abordées : l’instrumentalisation des échanges en dollars à des fins politiques par les Etats-Unis est un problème majeur de même que les risques grandissants de récession et de crise mondiale.
Cette réunion du G-7 sera donc certainement l’occasion d’étaler certaines divergences. On peut penser à l’Iran, sujet sur lequel la France, l’Allemagne, mais aussi le Japon, sont en désaccord avec les Etats-Unis, mais aussi à la question des négociations commerciales. Les Etats-Unis ont clairement exprimé leur insatisfaction avec des négociations multilatérales. Les pays de l’Union européenne y sont, à tort ou à raison, plus attachés. La question de la présence des Etats-Unis au sein de l’OMC est donc posée ; il s’agit effectivement d’une question centrale. Donald Trump a clairement dit qu’il ne considérait plus les organisations multilatérales comme efficaces, du moins du point de vue des Etats-Unis. Cette question va figurer naturellement dans les discussions du G-7, et donc celle d’une possible réforme de l’OMC. Mais, la capacité de cette institution à se faire entendre de l’OMC est aujourd’hui bien plus réduite qu’elle ne l’était il y a dix ou quinze ans.
Enfin, la question des relations avec la Chine et du conflit commercial qui oppose les Etats-Unis à ce pays devrait être évoqué. Mais, là, une unanimité de façade pourrait être maintenue car, pour des raisons différentes, tout le monde s’accordera pour condamner par avance une intervention directe de Beijing dans la crise politique de Hong-Kong, même si ce sera avec beaucoup d’hypocrisie.Lire la suite