Patrick Lawrence : Les États-Unis en action sur le marché iranien du pétrole ou un exemple de politique étrangère irrationnelle

Source : Consortium News, Patrick Lawrence
Patrick Lawrence évalue le potentiel retour de flamme de l’annulation de Pompeo pour 8 importateurs majeurs des dérogations quant aux sanctions américaines.
Une défaite décisive dans une bataille de longue haleine avec des cerveaux de la politique étrangère
L’annonce faite la semaine dernière par le Secrétaire d’État Mike Pompeo, selon laquelle aucun importateur de pétrole iranien ne bénéficiera désormais de dérogations quant aux sanctions américaines, est aussi risquée que malavisée. Le retrait des dérogations à compter de ce jeudi donne effectivement à huit importateurs dépendants du brut iranien – Inde, Japon, Corée du Sud, Chine, Turquie, Taïwan, Italie et Grèce – un préavis de 10 jours pour revoir leurs achats pétroliers. C’est maintenant une stratégie globale : L’intention est de couper l’accès de l’Iran à tout marché pétrolier dans le cadre de la campagne de « pression maximale » de l’administration contre Téhéran. « Nous allons vers zéro », a déclaré M. Pompeo lorsqu’il a dévoilé cette nouvelle politique.
Personne ne va vers zéro. La décision de l’administration nuira encore davantage à l’économie iranienne, certes, mais peu de gens en dehors de l’administration pensent qu’il est possible d’isoler l’Iran aussi complètement que Pompeo semble l’espérer. La Turquie a immédiatement rejeté les « sanctions et impositions unilatérales sur la façon de conduire les relations avec ses voisins », comme l’a dit le ministre des Affaires étrangères Mevlüt Çavusoglu dans un message Twitter. La Chine pourrait faire de même, mais moins brutalement. D’autres importateurs de pétrole sont susceptibles d’envisager des opérations de troc, des transactions en monnaie locale et d’autres « solutions de contournement » similaires. Dans le voisinage immédiat, l’Irak ignore jusqu’à présent les demandes des États-Unis de cesser d’acheter du gaz naturel et de l’électricité à l’Iran.Lire la suite

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