Source : Consortium News, Elizabeth Murray, 05-01-2020
La perspective d’une souffrance humaine de masse, une réalité oubliée depuis l’époque de la guerre du Vietnam, est exclue du cadre des stratèges militaires américains, a écrit l’ancienne analyste du renseignement américain Elizabeth Murray en août 2012.
À la fin de 2002, juste avant le lancement de la campagne américaine « choc et effroi » contre l’Irak, j’ai été invitée à me joindre à une réunion d’analystes du renseignement au U.S. Army War College de Carlisle, en Pennsylvanie, pour participer à un exercice de « simulation de guerre » contre l’Irak. On nous a assigné des rôles spécifiques et on nous a demandé de « jouer » divers scénarios politiques et diplomatiques qui pourraient se dérouler à la suite d’une attaque américaine contre l’Irak.
Un Américain d’origine irakienne, grand et costaud, qui était présent en tant qu’observateur et qui était assis à côté de moi le dernier jour, a fait une remarque discrète : « Tous ces gens parlent de questions stratégiques, politiques et militaires ; personne ici ne parle des centaines de milliers de personnes – mon peuple – qui vont mourir. »
Les corps d’hommes, de femmes et d’enfants vietnamiens empilés le long d’une route à Mỹ Lai après le massacre perpétré par l’armée américaine le 16 mars 1968. (Le photographe de l’armée américaine Ronald L. Haeberle)Lire la suite
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