Source : Pascal Boniface
Kishore Mahbubani est singapourien. Mais contrairement à la très grande majorité de ses compatriotes, il n’est pas d’origine chinoise. Il est Sindhi Hindou, une population hindoue originaire du Pakistan.
En 1947, ses parents ont fui les persécutions qui ont accompagné la partition entre l’Inde et le Pakistan pour se réfugier à Singapour où il est né, en 1948. Il a été diplomate, notamment aux Nations Unies. Il est maintenant professeur à l’Université. C’est l’un des commentateurs les plus influents de la vie internationale.
Dans son ouvrage Has China Won ? Kishore Mahbubani nous explique que, dans la compétition que se livrent la Chine et les États-Unis, même si ces derniers sont toujours en tête, la Chine marque plus de points parce qu’elle fait moins d’erreurs que son rival outre-Pacifique. Pendant la guerre froide, l’Union soviétique est parvenue à atteindre, au mieux, 40% du PIB des États-Unis. Aujourd’hui la Chine est déjà à 60% et l’écart se resserre constamment.
Pour Kishore Mahbubani, la principale erreur de la Chine est de fermer son marché et de ne pas appliquer réellement les règles du commerce international. Depuis son entrée à l’OMC en 2001, la Chine a décuplé son PIB. Elle ne peut donc plus réclamer la protection similaire à celle d’un pays en voie de développement dont elle bénéficiait lors de son adhésion. Selon Kishore Mahbubani, le fait d’exercer des barrières non tarifaires et de ne pas respecter la propriété intellectuelle prive également la chine de soutien à l’étranger. Enfin, il note que la Chine ne doit pas sous-estimer les États-Unis, toujours capables de rebonds.Lire la suite
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