Source : Consortium News, Chris Hedges
Assange et Wikileaks nous ont ouvert les coulisses du fonctionnement d’un empire – ce qui est le rôle le plus essentiel de la presse – et pour cette raison, ils sont devenus la proie de l’empire, écrit Chris Hedges de Thruthdig.
L’arrestation de Julian Assange, jeudi, fait voler en éclat toute affirmation de la primauté de la loi ainsi que les droits d’une presse libre. Les violations du droit assumées par les gouvernements équatorien, britannique et américains dans l’interpellation de Julian Assange sont de funeste augure. Elles nous prédisent un monde dans lequel les mauvais fonctionnements internes, les abus, la corruption, les mensonges et les crimes, particulièrement les crimes de guerre, commis par les états au service du capital et les élites dirigeantes mondiales seront dissimulés au public. Elles nous prédisent un monde dans lequel celles et ceux qui ont le courage et la probité de dévoiler les abus de pouvoir seront traqués, torturés et soumis à des simulacres de procès pour finir leurs jours à l’isolement au fond d’une prison. Enfin, elles nous prédisent une dystopie orwellienne qui verra les actualités remplacées par la propagande, les futilités et les divertissements. Je crains que l’arrestation de Julian Assange ne marque la naissance officielle du totalitarisme des multinationales qui conditionnera dorénavant nos vies.
Julian Assange lors d’ un exposé en 2009. (News Media Days depuis Flickr)
En vertu de quelle loi le président équatorien Lenin Moreno a-t-il capricieusement mis un terme au droit d’asile accordé à Julian Assange en tant que réfugié politique ? En vertu de quelle loi Moreno a-t-il autorisé la police britannique à entrer dans l’ambassade équatorienne – territoire souverain selon les accords diplomatiques internationaux – pour y arrêter un citoyen naturalisé équatorien ? En vertu de quelle loi la première ministre britannique Theresa May a-t-elle pu donner l’ordre à la police britannique de se saisir de Julian Assange, alors qu’il n’a jamais commis de crime ? En vertu de quelle loi le président Donald Trump a-t-il pu exiger l’extradition d’Assange, alors qu’il n’est pas citoyen des États-Unis et que son organisme de presse n’est pas domicilié aux États-Unis ?Lire la suite
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