Michel GOYA vient de publier un ouvrage important sur les processus d’adaptation des armées[1]. Cet ouvrage fait suite à d’autres, touts aussi important, comme celui qu’il consacra à la mort en opérations militaires[2]. L’ouvrage prolonge le cours qu’il donna à Sciences-Po.
L’auteur, ancien militaire, ancien officier des troupes de Marine, devenu universitaire, était particulièrement bien placé pour ce faire. Il inscrit sa démarche dans une réflexion large sur les processus d’évolution des institutions. La volonté de l’auteur de se décentrer, de sortir de sa zone de confort pour entrer sur des terres moins connues, celles de la sociologie de l’innovation par exemple, doit être salué. Les armées sont des institutions, et elles doivent être appréhendées avec les outils de l’analyse institutionnelle. Ce sont aussi des institutions particulières ; leur domaine d’action implique donc de joindre aux disciplines traditionnelles une connaissance des doctrines, des moyens, et de leur interaction avec les autres disciplines. La couverture de différents champs est l’une des caractéristiques de cet ouvrage. Elle permet des comparaisons de méthodes. Le livre, qui intéressera un très large public, peut se lire à divers niveaux : de celui du citoyen intéressé à celui de l’historien en passant par celui du spécialiste de la chose militaire. C’est pourquoi il doit être salué comme une des lectures qui s’impose aujourd’hui.
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