Marion Sigault fait partie de la clique soralienne, et à ce titre elle raconte autant de bobards que son gourou. Parmi ceux-ci, le mensonge dédouanant l'Eglise catholique de tout rôle dans la chasse aux sorcières pendant le Moyen-Age. Car son but est de toujours dédouaner l'Eglise catholique de tous les crimes qu'elle a réellement commis, tout en diabolisant les Lumières (c'est donc une historienne objective). Voici une vidéo de 2014 dans laquelle elle déclare notamment : "Les sorcières n'ont pas été poursuivies par l'Inquisition, elles ont été poursuivies par des Tribunaux laïcs, et elles n'ont pas été poursuivies pendant le Moyen-Age mais pendant la Renaissance, c'est-à-dire à partir de l'apparition du protestantisme." Cette phrase contient un nombre important de mensonges que nous allons essayer de démontrer. 1/ La Renaissance coïnciderait avec l'apparition du protestantisme. La Renaissance est née à Florence, d'où le protestantisme est totalement absent. Le protestantisme naît en Angleterre au début du 15ème siècle avec Wyclif, puis avec Jan Hus en République tchèque, puis avec Luther en Allemagne, et enfin Calvin en Suisse. La Renaissance dont parle Sigault se passe au 16ème siècle, soit un à deux siècles plus tard. Les protestants sont responsables de la Réforme, et non de la Renaissance, que le protestantisme a certes influencé, mais qu'il n'a en rien créé. Notez l'insidieux rapprochement avec le protestantisme pour essayer de lui mettre la chasse aux sorcières sur le dos, alors que, dans un sens plus général, les protestants ont été victimes de la chasse aux sorcières par les catholiques, au passage. 2/ Les sorcières n'auraient pas été poursuivies par l'Inquisition Autre mensonge éhonté, puisque "le 5 décembre 1484, le pape Innocent VIII fait paraître une bulle, à savoir une lettre pontificale faisant acte d'autorité, mettant en garde contre la sorcellerie. Ce document apporte de la légitimité aux deux inquisiteurs, Jacques Sprenger et Henry Institoris (Kraemer), qui s'attaquent alors au problème." (1) C'est sur cette base que deux inquisiteurs publièrent le Marteaux aux sorcières, "Malleus Maleficarum", considéré comme l'un des livres les plus dangereux de l'histoire : "Le Malleus Maleficarum (« Marteau des sorcières », c'est-à-dire marteau contre les sorcières), est un traité des dominicains allemands Henri Institoris (Heinrich Kramer) et Jacques Sprenger (Jacob Sprenger), ayant eu place de coauteur, publié à Strasbourg en 1486 ou 1487. Il connut de nombreuses rééditions. [...] L'essentiel de l'ouvrage est l'œuvre d'Institoris, Sprenger n'ayant joué qu'un rôle mineur. Institoris, inquisiteur pontifical, chassa les sorcières de l'Alsace à l'Autriche, au prix de nombreuses polémiques." (1) « L'Inquisition a joué un grand rôle dans cette histoire. Elle a été mise en place par l'Église catholique au XIIIe siècle « pour convertir les apostats et empêcher les autres de déserter », explique le livre Der Hexenwahn (La hantise des sorcières). L'Inquisition fonctionnait comme une police au service de l'Église. Le livre du jésuite Friedrich Spee Cautio Criminalis, écrit à l'époque de la persécution la plus violente en terre germanique, décrit parfaitement le mécanisme implacable qui fait que la sorcière ou le sorcier ne peuvent que mourir ; s'ils n'avouent pas, ils sont accusés de taciturnité diabolique et sont condamnés, s'ils avouent sous la souffrance, ils sont également brulés. » (2) L'Inquisition a donc bien un rôle majeur dans la chasse aux sorcières, et l'ouvrage le Marteaux aux sorcières date du 15ème siècle, et non du 16ème siècle. On se reportera à ce lien (3) pour prendre connaissance d'un certain nombre d'outils de torture mis en place par l'Inquisition contre les sorcières. 3/ Les sorcières auraient été poursuivies uniquement par des Tribunaux laïcs Encore faux, l'Inquisition a joué un grand rôle : "Le pape Innocent VIII (1432-1492, pape à partir de 1484) avait menacé de sentences terribles tous ceux qui s'opposeraient à son décret d'extermination des sorcières. C'est donc sous la menace de la plus haute sanction papale que commença l'extermination quasiment orgiaque des sorcières. Pendant la deuxième moitié du 17ème siècle, au cours duquel un million de personnes, bien souvent des femmes, furent victimes de ce processus d'extermination, l'évêque de Bamberg fit encore brûler 600 femmes, l'évêque de Salzburg 97, l'évêque Philippe Adolf von Ehrenberg de Würzburg fit brûler 219 sorcières et sorciers, dont 18 jeunes garçons en âge d'aller à l'école, une fille aveugle, une enfant de neuf ans et sa petite sœur. Dans la deuxième moitié du 16ème siècle, l'archevêque Jean de Trèves fit brûlé tant de sorcières que dans deux villages il ne resta plus que deux femmes. Un décan de Mayence fit brûler plus de 300 personnes dans deux villages, dans le seul but de s'accaparer leurs biens. L'esprit orgiaque de l'extermination « des sorcières » fut encore plus excité dans la mesure où les inquisiteurs, mais également les juges et les confesseurs qui, faisant fi sans vergogne du secret de confession, recevaient des primes pour chaque « sorcière exécutée ». Un dicton de l'époque disait que le moyen le plus rapide et le plus facile de s'enrichir était de brûler des sorcières.
La brutalité et la cruauté sadique de cette guerre d'extermination menée par les papes avec leurs inquisiteurs contre « les sorcières » dépassent tout ce que l'on peut imaginer. On estime à environ trois millions les victimes, surtout des femmes, qui furent ainsi bestialement assassinées …" (4) Et ce ne sont donc pas des tribunaux laïcs, mais civils, qui en ce temps-là étaient uniquement constitués de catholiques, les autres tendances étant réprimées par le catholicisme : "Précisons qu'avant Latran IV, la justice était rendue par un juge unique qui ne disposait d'aucun moyen d'enquête et devait être saisi par un plaignant. Au cas où la vérité ne se ferait pas jour, l'accusé devait se soumettre à une ordalie (épreuve pour vérifier qu'il a la faveur de Dieu). Latran IV remplace cette procédure par la procédure inquisitoriale basée sur l'enquête et la preuve inspirée par les codes romains. Cette nouvelle procédure se base sur le témoignage, l'aveu ou la preuve. La preuve est impossible à apporter dans les procès de sorcellerie et les gens redoutent de témoigner effrayés par les pouvoirs des accusés. Ainsi, le manque de témoin encourage à prendre en considération la rumeur et la suspicion. De plus, les aveux deviennent indispensables et ils sont le plus souvent arrachés par la torture. De plus en plus, les procédures s'unifient et sont fixées par des pouvoirs centraux. Les tribunaux ecclésiastiques prennent le pas sur les tribunaux civils en ce qui concerne les maléfices. Puis, progressivement, vers les XVe et XVIe siècles, les tribunaux civils reprennent le dessus. Les tribunaux religieux ne pouvant pas, le plus souvent, punir sévèrement, délèguent une partie du jugement aux tribunaux civils. À partir de là, le pouvoir civil va se renforcer avec une évolutioncentralisatrice du droit — citons le Carolina, code pénal du Saint-Empire germanique." (5) La société étant à quasiment 100% catholique, difficile de ne pas mettre ces crimes sur le dos du catholicisme, même si l'Eglise n'a pas signé tous les procès de sorcières, évidemment, déléguant la tâche ingrate à d'autres. ------ (1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Malleus_Maleficarum (2) http://www.lesanciennesterres.com/proces_de_sorcieres.ws (3) http://pleinelune.niceboard.com/t633-les-tortures-infligees-aux-sorcieres-lors-des-proces (4) http://www.theologe.de/inquisition.htm (5) https://fr.wikibooks.org/wiki/La_Grande_Chasse_aux_sorci%C3%A8res,_du_Moyen_%C3%82ge_aux_Temps_modernes/L%E2%80%99emprise_des_la%C3%AFcs_sur_les_proc%C3%A8s_de_sorcellerie
Voir en ligne : http://www.agoravox.tv/IMG/jpg/tepa-sigaut-meta.jpg
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