Source : Global-Climat, Johan Lorck, 29-07-2018
Une analyse des périodes chaudes passées questionne la capacité des modèles à simuler le fonctionnement du climat sur le long terme.
A l’échelle du centenaire au millénaire, les différences entre les observations paléoclimatiques et les résultats des modèles continue d’intriguer. La comparaison est difficile car dans le passé, divers facteurs, notamment les gaz à effet de serre et les paramètres astronomiques, ont eu un poids variable. Les chercheurs ont jusqu’à présent pu constater que les données paléo suggèraient une hausse des températures et une élévation du niveau de la mer plus importantes que les modèles. On parle ici de Sensibilité Climatique du Système Terre, une évaluation qui prend en compte les rétroactions lentes, à l’échelle du millénaire. Comme celles liées au cycle du carbone ou à l’albédo modifié par les calottes glaciaires.
Une équipe internationale de scientifiques originaires de 17 pays a publié dans la revue Nature Geoscience une nouvelle analyse qui passe en revue les périodes chaudes passées comparables à la situation actuelle. Il en ressort qu’un réchauffement global, même limité à 2°C au-dessus du niveau préindustriel, a pu entrainer dans le passé un déplacement rapide des zones climatiques et des écosystèmes. Les donnés paléo montrent que les calottes polaires pourraient se réduire significativement pour des périodes de plusieurs milliers d’années. Un réchauffement rapide des pôles relâcherait un surplus de gaz à effet de serre, et le niveau de la mer monterait alors de plusieurs mètres au cours des prochains millénaires. Ces observations montrent que les modèles climatiques risquent de sous-estimer les changements à long terme. En raison de l’absence de certains processus de rétroaction, les données paléo indiquent une sensibilité climatique de long terme deux fois plus importante.
Alors que les projections des modèles climatiques semblent fiables pour des changements d’amplitude modérés au cours des prochaines décennies, les données paléo s’en distinguent surtout pour les projections de réponse à long terme.Lire la suite
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