Le plus grand défi de l'histoire de l'humanité - conférence d'Aurélien Barrau à la Madeleine

Comment dire ... si l'on en croit Aurélien Barrau (AB) et un grand nombre de scientifiques la situation actuelle est "plus que pire". Si le réchauffement est LA menace à moyen terme, l'éco-cide, le bio-cide est déjà en cours et n'a rien à voir avec lui, c'est simplement l'industrialisation, la course à la croissance qui en la cause de l'un comme de l'autre. AB égrène les chiffres plus catastrophiques les uns que les autres. Il nous dit que les scientifiques sont désespérés. Le constat est sans appel. Que faire ?
AB annonce la couleur, ça va mal, très mal. C'est la fin du monde. Et il ne s'agit pas d'un hurluberlu qui vient vendre sa soupe eschatologique, c'est un scientifique, qui représente une grande partie de sa communauté, c'est la parole "officielle", celle de l'autorité intellectuelle de notre temps du moins. Je sais qu'il y a des "sceptiques" ici, qui pensent qu'il s'agit peut-être d'un complot mondial. Libre à eux de penser ça, je n'essayerais pas de les détromper. Je vais simplement donner mon avis sur cette question. Je pense que le réchauffement est bien réel, que la vie est bel est bien en train de disparaître, et que c'est maintenant visible à l'oeil nu. (plus d'insectes sur les pare brise, hivers de plus en plus bizarre, mega secheresse en californie, australie qui brûle, corail, etc...). Les scientifiques nous disent que les mesures sont pire que le pire des scénarios qu'ils avaient anticipé (donc oui, ils se trompent et l'admettent). Mais ma manière de voir les choses est bien plus noire que celle d'AB et est plus radicale. Nous n'avons le choix que entre 2 options, je pense. Au début de la vie sur terre les cynobactéries sont devenues tellement nombreuses qu'elles ont changé le climat et l'atmosphère de l'époque. Ce sont elles qui ont fabriqué l'oxygène en grande quantité à partir du CO2 bien plus abondant à l'époque qu'il ne l'est maintenant, Mais le O2 est un poison pour elles, elles se sont tirés une balle dans le pied. Mais tout ça à permis, sur le long terme l'apparition de la vie telle que nous la connaissons et de "nous". Il est fort possible que nous soyons en train de reproduire ce processus sous une autre forme. Les abeilles disparaissent ? qu'à cela ne tienne, on les remplacer par des mini drones pollénisateurs. La planète se réchauffe ? bah, on envera des satellites pour réfléchir la lumière du soleil et refoidir le sol. Plus assez d'eau pour faire pousser le riz ? osef, on va tripatouiller ses gènes pour le rendre résistant à la sécheresse. La géo-ingénierie, les modifications génétiques, les paliatifs cybernétiques, ce n'est pas différent de se faire poser une valve en plastique dans le coeur ou de prendre une tri-thérapie pour le cancer. C'est juste à plus grande échelle, mais la logique est exactement la même : un problème = un marché. A moins d'un effondrement, l'alternative c'est la continuation de la terraformation de la planète pour ... les robots, les machines, skynet. C'est ce que nous faisons, 90% de notre temps de veille, nous artificialisons "tout". Quand on crée une route c'est pour que les voitures et camions puissent rouler dessus, pas pour que nous allions y faire des marathons. Quand on crée une monoculte sur des hectares, c'est pour qu'un tacteur puisse "collecter" les ressources biologiques tout seul. Alors oui, pour l'instant, ça nous profite à nous, humains, du moins sur le plan quantitatif, on n'a jamais été aussi nombreux. Mais on n'a jamais été aussi aliéné non plus. Et je devine qu'à un moment donné, comme les cyanobactéries, la situation va s'inverser. Les machines ne vont plus avoir autant besoin de nous et d'une manière ou d'une autre la population humaine va diminuer. Oui, je parle des machines comme si elles avaient une volonté propre, on pourrait me reprocher cet antrophomorophisme. Prennez le comme une réalité entropique ou comme une facilité de langage, peu importe. Les choses fonctionnent "comme si". Donc barbarie ou transhumanisme, il semble que ce soit nos seuls choix. A moins d'un effort massif, intelligent et concerté de l'humanité entière. Ce n'est pas impossible, mais pour l'instant c'est mal engagé. La COP25 en témoigne. Je pense que nous sommes, ça me fait bizarre de l'écrire, à l'instant le plus critique de toute l'histoire de l'humanité, même si ce n'est pas la première fois qu'on affronte une situation analogue. Au néolithique, on a perfectionné nos techniques de chasses jusqu'à faire disparaître la méga-faune presque entièrement, nous privant ainsi de la manne qui permettait la croissance démographique. Pour s'en sortir, on a inventé l'agriculture et l'élevage. Bon voila, 10 000 ans plus tard, retour à la case départ, mais en pire, sachant que la situation est plus difficile à résoudre, qu'il risque d'y avoir beaucoup plus de souffrance, et qu'on a pas mal dégénéré depuis l'époque (ou on était plus intelligent, et plus fort). Mais théoriquement, c'est possible. Et c'est ce qu'essaye de faire AB, de présenter une issue au merdier. Donc dans tous les cas, qu'on le veuille ou non il va falloir repenser notre relation à la technologie. A ce titre Ted Kazynski, un terroriste il est vrai, avec 160 de QI, a été plus que visionnaire dans son manifeste (qui n'aurait pas été connu sans ses bombes). Il est de plus en plus discuté, étudié.
Voir en ligne : https://www.agoravox.tv/IMG/jpg/aurelien-barrau-le-plus-grand-defi.jpg

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