Source : Amnesty International, 2018
Le mois de juin a marqué les 50 ans d’occupation des territoires palestiniens par Israël et le début de la 11e année de son blocus illégal de la bande de Gaza, véritable sanction collective imposée aux quelque 2 millions d’habitants, qui vivent dans une situation d’urgence humanitaire croissante. Les autorités israéliennes ont intensifié l’extension des colonies et des infrastructures qui y sont liées dans toute la Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, et sévèrement restreint la liberté de circulation des Palestiniens. Les forces de sécurité israéliennes ont tué illégalement des civils palestiniens, dont des enfants, et placé illégalement en détention en Israël des milliers de Palestiniens des territoires occupés. Plusieurs centaines d’entre eux ont ainsi été maintenus en détention administrative sans inculpation ni jugement. La torture et les autres mauvais traitements restaient une pratique courante contre les détenus, y compris mineurs, et ce en toute impunité. Israël a continué de démolir des habitations palestiniennes en Cisjordanie et dans des villages palestiniens situés en Israël, et d’en expulser de force les habitants. Des objecteurs de conscience au service militaire ont été emprisonnés. Plusieurs milliers de demandeurs d’asile africains étaient menacés d’expulsion.
Contexte
Les autorités israéliennes ont donné un coup d’accélérateur à l’extension des colonies et à l’appropriation des terres dans les territoires palestiniens occupés. Les initiatives des États-Unis et de la communauté internationale en vue de relancer les négociations ont échoué, et les relations israélo-palestiniennes sont demeurées tendues. Les autorités israéliennes ont adopté en janvier la loi dite « de régularisation », qui a légalisé rétroactivement l’appropriation par les colons de milliers d’hectares de terres détenues par des particuliers palestiniens ainsi que quelque 4 500 maisons de colons. Les autorités israéliennes ont en outre lancé des appels d’offres pour des dizaines de milliers de nouvelles implantations à Jérusalem-Est et dans le reste de la Cisjordanie.
Des Palestiniens ont mené des attaques à l’arme blanche, à la voiture-bélier ou à l’arme à feu, entre autres, contre des Israéliens en Cisjordanie et en Israël. Ces attaques, pour la plupart conduites par des personnes qui n’étaient pas membres de groupes armés, ont coûté la vie à 14 Israéliens et un étranger. Les forces israéliennes ont tué 76 Palestiniens et un étranger. Certains ont été victimes d’homicides illégaux alors qu’ils ne représentaient pas une menace pour la vie d’autrui.Lire la suite