La méthode Jakarta : croisade anticommuniste de Washington et massacres de masse

Source : Scheerpost, Vincent Bevins
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
Dans un nouveau livre, le journaliste se penche sur les massacres de la guerre froide en Asie et en Amérique latine qui définissent encore aujourd’hui la dynamique politique mondiale.
La guerre froide – la manière dont elle a été menée et brutalement gagnée par les États-Unis à l’échelle mondiale – définit la politique internationale depuis plus d’un demi-siècle. C’est l’argument central du nouveau livre du journaliste Vincent Bevins, « La méthode Jakarta : croisade anticommuniste de Washington et programme de massacres de masse qui a façonné notre monde ». Grâce à des recherches méticuleuses et à des entretiens approfondis avec plus d’une centaine de personnes dans plus d’une douzaine de pays et en plusieurs langues, Bevins fait le lien entre un programme de terreur parrainé par les États-Unis qui a tué plus d’un million de civils en Indonésie dans les années 1960 et le massacre de gauchistes au Brésil, au Chili et ailleurs au cours des années suivantes.
Le rapprochement que l’ancien correspondant étranger du Los Angeles Times fait entre ces tragédies nationales apparemment disparates ne se résume pas à un objectif despotique partagé par des gens comme Augusto Pinochet et Suharto pour s’emparer du pouvoir en exécutant toute opposition. Au contraire, le principal lien entre l’opération Condor en Amérique latine et les meurtres de masse en Asie du Sud-Est, est en fait le désir américain de supprimer brutalement ne serait-ce que le moindre soupçon de communisme dans le monde entier, dans son combat contre l’Union soviétique pour arriver à une hégémonie mondiale dans l’ère post seconde guerre mondiale. Apparemment, pour consolider sa nouvelle position sur la scène internationale, comme l’illustre le livre de Bevins, le gouvernement américain et la Central Intelligence Agency (CIA) étaient prêts à commettre des atrocités indicibles, à destituer des dirigeants démocratiquement élus et à soutenir des régimes dictatoriaux – tout cela a un impact non seulement sur la politique étrangère américaine actuelle, mais continuera de la définir tout au long du XXIe siècle.Lire la suite

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