Sur France Info, Gilles Bornstein s’assure que Laurent Berger n’est pas devenu un dangereux gauchiste

Source : ACRIMED

C’est peu dire que la CFDT n’est pas absente des débats médiatiques sur le fameux « monde d’après ». Bon client des grands médias, son secrétaire général, Laurent Berger, compte de multiples interviews à son agenda depuis le début de la crise. Début mai, dans Le Monde (05/05), il affirme la nécessité « d’une autre répartition des richesses et d’une contribution accrue des plus riches »… Ce qui n’a pas manqué de déconcerter une partie de l’éditocratie et d’interpeller en particulier l’éditorialiste en chef de France Info, Gilles Bornstein, qui le reçoit dès le lendemain matin. En voie de radicalisation, Laurent Berger ? Gilles Bornstein va mener l’enquête.

Avant d’en venir à l’interview de France Info, il nous faut faire un détour par l’exposition médiatique récente de la CFDT. Europe 1 le 2 mars, RTL le 4, France Info le 11, « Le Téléphone Sonne » (France Inter) le 16, « Le 7/9 » de France Inter le 18, la matinale d’Europe 1 le 20, celle de Radio Classique et « L’interview éco » de France Info le 24 mars, BFM Business le 25 mars, « Vous avez la parole » (France 2) le 26. La matinale de France Info le 2 avril, à nouveau BFM Business le 8 avril, « L’invité d’Yves Calvi » (RTL) le 10, l’invité du 20h de France 2 le 12, « L’invité d’Élizabeth Martichoux » (LCI) le 14, Europe 1 le 20, « RTL Soir » le 22, Radio J le 26, « L’invité de Ruth Elkrief » (BFM-TV) le 27, le JT de 23h de France Info le 30. Et puis la matinale de RCF à 8h10 suivie de celle de France Info le 1er mai, « Questions politiques » sur France Inter le 3, Boursorama le 5, « Les quatre vérités » (France 2) le 6, la matinale d’Europe 1 le 7, France Inter (encore) le 8, la matinale de France Culture le 11 et celle de France Inter le 13 [1]… sans oublier de nombreuses interviews dans la presse écrite : face au Covid-19, Laurent Berger est encore apparu comme le syndicaliste préféré des journalistes et des grands médias.
Rien de nouveau ni de vraiment surprenant du reste : il n’y a pas si longtemps, la mobilisation contre la réforme des retraites donnait une illustration implacable de la capacité des médias – moyennant des pratiques réflexes et une certaine dose d’idéologie – à surexposer le « personnage Berger », dont le rôle médiatique varie en fonction des conjonctures. Mis sur le devant de la scène à un instant T, ses prises de position devenaient l’alpha et l’oméga du débat social dans les médias. Et ce quand bien même ces positions demeuraient – dans le mouvement social précisément – marginales (la focalisation sur la question de « l’âge pivot » fut, à ce titre, un cas d’école.) Un reflet de la réalité ? Non. Sa construction…
C’est que le secrétaire général de la CFDT est un bon client, dont la parole, toujours respectueuse du « dialogue social », entre dans les clous du périmètre médiatiquement acceptable. Laurent Berger ne dépasse pas, et ça, les médias aiment bien. On l’encense d’ailleurs à ce titre (« Il est modeste, fait quasiment l’unanimité autour de lui », disaient de lui Les Échosen mars 2017) quand son homologue de la CGT, Philippe Martinez, est tout aussi souvent accusé « d’être un très très dur » (Yves Thérard, sur Europe 1, le 21 décembre 2019), de représenter « la poupée qui dit non tout le temps »(Wendy Bouchard, toujours sur Europe 1, le 4 janvier 2020) quand ce n’est pas carrément de pouvoir, à lui tout seul, « bloquer la France » (JDD du 1er avril 2018… et ce n’était pas un poisson !).Lire la suite

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