La liberté d’informer selon LREM : chronique d’un pouvoir autoritaire (mars-avril 2019)

Source : ACRIMED, Benjamin Lagues, Pauline Perrenot, 30-04-2019

En juin 2018, nous publiions une chronologie des différentes déclarations, décisions et mesures législatives, portant atteinte à l’indépendance des médias ainsi qu’à la liberté d’informer, à l’initiative d’Emmanuel Macron et de La République en marche. Actualisée en février 2019, en voici le troisième volet, qui couvre les mois de mars et avril 2019. Cette chronologie permet de rendre compte de l’accumulation de ces attaques, témoignant d’un souverain mépris pour le journalisme et pour son indépendance, d’une intolérance à la critique et d’une volonté obsessionnelle de contrôle de la production médiatique. Et de rappeler d’où viennent les menaces les plus pressantes et systématiques vis-à-vis de la liberté d’informer…

Avril 2019 : Nouvelles violences policières contre les journalistes lors de l’acte 23 des gilets jaunes, samedi 20 avril. Avec une dramatique montée en puissance de la répression : « À Toulouse, plusieurs journalistes ciblés par la police, blessés, et dont le matériel fut saisi. Une équipe télé délibérément visée par un canon à eau. À Paris, coups de pieds, insultes, entraves à la captation vidéo. Plusieurs journalistes attestent de blessures, visés par des tirs de LBD40, des tirs de gaz lacrymogènes, touchés par des grenades de désencerclement. Deux journalistes indépendants, couvrant les mouvements sociaux depuis des années, interpellés », écrivions-nous dans un communiqué publié suite à cette malheureuse journée pour la liberté de la presse.
En réponse à l’arrestation du journaliste Gaspard Glanz, ce samedi 20 avril 2019, et à son interdiction d’être présent à Paris durant 6 mois, ce qui l’empêche de fait de réaliser son travail de journaliste, Christophe Castaner a déclaré sur France Info : « Ce n’est pas parce qu’on met une go-pro sur un casque et qu’on se revendique journaliste qu’on a une impunité. »Lundi 29 avril, le tribunal correctionnel de Paris a finalement levé le contrôle judiciaire du journaliste, reconnaissant « l’irrégularité de l’ordonnance […] en raison de l’absence de motivations » indique Libération, relayant l’AFP.
Avril 2019 : Le ministère des Armées a porté plainte contre deux journalistes du site Disclose. Leur tort ? Avoir révélé dans une enquête que des armes françaises étaient bien utilisées au Yémen, contrairement à ce qu’affirmait le gouvernement. Et plus précisément, « un rapport classé “confidentiel défense” documentant l’usage des armes vendues par la France à l’Arabie Saoudite et aux Émirats arabes unis dans la guerre au Yémen », comme l’indique un communiqué de solidarité signé par plus de trente sociétés de journalistes.Lire la suite

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