« Au sujet des violences policières du 1er mai 2019 »

Après bientôt six mois de la plus grande mobilisation politique et sociale que la Ve République ait connu, cette journée du premier mai confirme la dérive autoritaire du pouvoir. Non content d’abuser de son « monopole de la violence » chaque jour moins légitime, l’État incarné par le roitelet Macron et son ministre de la répression ont osé, une nouvelle fois, propager des « fake news » gravissimes par l’intermédiaire d’un certain nombre de médias.
Lors de la traditionnelle manifestation du 1er mai, les gilets jaunes et tous les citoyens qui se sont joints au cortège syndical ont été empêchés dans l’exercice de leur droit de manifester, tout en subissant des violences policières d’une ampleur inédite. La manifestation n’était même pas partie de Montparnasse qu’une pluie de gaz s’abattait sur tout le monde, contraignant certains responsables syndicaux à quitter les lieux. Des policiers se sont directement attaqués à des manifestants sans ménager leur zèle, comme le montrent sans ambiguïté deux vidéos dans lesquelles on peut voir des fonctionnaires hors de tout contrôle, l’un administrant deux violentes claques à un manifestant, l’autre jetant un pavé sur la foule
Boulevard Saint-Marcel, dans une cohue indescriptible, l’application de cette stratégie jusqu’au-boutiste a eu pour conséquence de forcer des manifestants, nassés, comprimés, suffocants sous d’épais nuages lacrymogènes, empêchés d’aller vers place d’Italie par le canon à eau, à trouver refuge dans l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. À aucun moment ils ne se sont introduits dans son service de réanimation. Une vidéo, prise par les soignants eux-mêmes, montre un groupe de personnes effrayées par les voltigeurs et tentant de trouver asile. À aucun moment les personnels n’ont été agressés ni les patients mis en danger, comme cela est aujourd’hui attesté.
En revanche, c’est au quotidien que les services de santé sont attaqués, dans le cadre de la destruction méthodique des services publics orchestrée par le gouvernement, et non du fait de manifestants pacifiques. Alors Monsieur Castaner, apprenez ce qu’est l’honneur, cessez de mentir et ayez la décence de démissionner !
Sommes-nous toujours dans une démocratie libérale ? Si nous posons la question, c’est que nous nous heurtons de front à ces entraves sans cesse croissantes mises à l’exercice de nos droits de citoyens. Jusqu’où cela va-t-il continuer ? Cette question est aussi légitime du fait du non-respect manifeste de la séparation des pouvoirs dans ce pays, quand une trentaine de manifestants sont arbitrairement arrêtées et présentés comme des casseurs alors qu’ils voulaient se mettre à l’abri du chaos. On espère que la circulaire Belloubet du 22 novembre dernier, qui autorise les juges à rendre une parodie de « justice » rapide et exemplaire pour les gilets jaunes, ne sera pas, cette fois au moins, servilement appliquée.
Vous pouvez tenter de nous faire peur, de mentir à notre sujet, de nous empêcher de nous mobiliser, de faire « oublier Malik Oussekine » (comme l’a suggéré un député LREM dont il vaut mieux oublier le nom) pour réprimer chaque semaine un peu plus durement le peuple, tandis qu’une justice aux ordres remplit les prisons avec des Gilets jaunes. Faites, mais sachez que nous n’arrêterons pas ! Nous continuerons à nous battre tant que nous n’aurons pas obtenu ce que nous voulons ! Pour l’instant, la balle est toujours dans votre camp.
Julie Castin, Laetitia Dewalle, Philipe Pascot, Nathanaël RAMPHFT, Jerome Rodrigues, Hakim Lowe, Philippe de Veulle
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