Repenser l’union pour sauver l’Europe. Par Guillaume Berlat

Source : Proche & Moyen-Orient, Guillaume Berlat, 18-03-2019
« Le privilège des grands, c’est de voir les catastrophes d’une terrasse » nous rappelle le diplomate-écrivain Jean Giraudoux. Que n’a-t-il vu juste tant l’aveuglement semble être la qualité principale de nos hommes et femmes politiques ! Ils jouent aux hommes et femmes d’État alors qu’ils ne sont que de vulgaires commentateurs de l’actualité internationale sur laquelle ils n’ont pas la moindre prise ! Alors que l’édifice européen se lézarde jour après jour, ils/elles ne semblent pas (vouloir) prendre la juste mesure du tsunami qui s’abat sur le continent1. En dépit des avertissements convergents (Allemagne, Autriche, Hongrie, Italie, Royaume-Uni, Slovénie, Estonie…) que leur adressent les peuples doués de bon sens (y compris dans les autres continents comme en Amérique du nord et du sud2), ils/elles font la sourde oreille et excellent dans la politique du chien crevé au fil de l’eau.
C’est qu’aujourd’hui, le « Queuillisme », dont le mantra est « il n’est pas de problème dont une absence de solution ne finisse par venir à bout », possède de nombreux émules qui s’ignorent dans le club très chic des 27/28 ! Dépêchés au chevet du patient Europe, nos Diafoirus émérites se querellent lors de chacun des conclaves mensuels (les conseils européens au cours desquels chacun vient faire son numéro à usage intérieur) à Bruxelles sur la nature et l’étendue du mal. Ce n’est pas ma faute, c’est celle de l’autre si le pouls est lent et la tension basse, se jettent à la figure nos médecins malgré eux. Faute de s’accorder sur un diagnostic pertinent du mal mortel qui ronge l’Europe, nos rigolos administrent, à l’occasion, quelques remèdes placebo, pensant que cela pourra venir à bout de la pathologie gravissime qui métastase le corps du moribond. S’ils/elles ne veulent pas en être réduits à lui administrer l’extrême-onction à brève échéance, il est impératif qu’ils/elles changent de méthode au plus vite.
LE DIAGNOSTIC PERTINENT : DÉMISSION ET DÉNI
Est-il besoin de dire, à la lumière des plus récents développements, la faillite de l’Europe ! L’Union européenne traverse des « sombres temps » (Hannah Arendt) telle un(e) somnambule que rien n’émeut3.Lire la suite

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