Macron et les années 30 : Ignorance et aveuglement, par Ambroise de Rancourt

Source : Vu du droit, Ambroise de Rancourt, 02-11-2018

Macron et les années 30 : quand Louis-Philippe se rêve en Charles de Gaulle.
C’est indéniable : Emmanuel Macron adore les commémorations. Pas au point de se rendre en personne à celles de l’attentat du 13 novembre 2015, de peur de passer pour un homme obsédé par le passé – on a déjà rappelé ici le rapport assez fantomatique que semble entretenir le Président avec l’Histoire. De fait, les commémorations nationales jouent, depuis un an et demi, un rôle bien défini : celui de moments privilégiés pour rappeler au vil peuple français, qu’Emmanuel Macron semble si désolé de diriger, qu’il ferait mieux, au lieu de se plaindre du temps qu’il fait et de ses usines qui disparaissent, de se souvenir qu’avant, c’était bien pire. Pour cette commémoration du centenaire de la victoire de 1918, donc, point de soldats, de peur de déplaire à cette Allemagne dont il nous faut à tout prix regagner la confiance. Mais en revanche, nous aurons eu – cela devient une habitude – une leçon d’histoire et même, de morale historique, dispensée par le Président, établissant un audacieux parallèle entre les années 1930 et la période actuelle. C’est de ce parallèle, où la méconnaissance historique le dispute à la cuistrerie verbeuse, qu’il sera ici question ; car rien ne semble plus dangereux, lorsque de telles contre-vérités sont professées avec autant d’aplomb, que de renoncer paresseusement à leur opposer une saine analyse factuelle.
« L’Europe est face à un risque : celui de se voir démembrer par la lèpre nationaliste (sic) et d’être bousculée par des puissances extérieures, et donc de perdre sa souveraineté« , nous dit ainsi Emmanuel Macron. Il est déjà, à ce stade, permis de formuler quelques doutes : l’arrivée au pouvoir, par les urnes, de tous ces dirigeants dits populistes n’est-elle pas, en réalité, bien plus la conséquence que la cause d’un délitement de l’Union européenne, déjà engagé depuis de longues années ? Il faut, sans relâche, rappeler cette vérité : l’Union n’a pas attendu les populismes pour entamer son déclin. Et les manifestations de sa déliquescence ne manquent pas ; prenons donc quelques exemples.Lire la suite

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