[RussEurope-en-Exil] La danse de mort entre Rome et Bruxelles, par Jacques Sapir

La réunion de l’association italienne A/Simetrie organisée par mon collègue Alberto Bagnai s’est déroulée le samedi 10 et le dimanche 11 novembre à Montesilvano, à proximité immédiate de Pescara. Elle a été un grand succès, avec plus de 800 participants (presse non comprise) venant de toute l’Italie. Cette association tient une réunion annuelle depuis plusieurs années. Il s’agissait ici de la 7ème réunion. Le fait que son fondateur, Alberto Bagnai, soit devenu le Président de la Commission aux Finances du Sénat italien, que son collègue Claudio Borghi soit pour sa part Président de la Commission au Budget de l’Assemblée nationale, donnait un relief tout particulier à la réunion de cette année. Le titre même de cette réunion, Souveraine sera-t-elle !, indiquait bien de quoi il s’agissait.

Ce qu’est une réunion d’A/Simetrie…
La première chose frappante pour un participant à ce #Goofy7 était l’extrême diversité des participants de cette réunion. On trouvait des entrepreneurs, représentants typiques de cette fameuse « Troisième Italie » qui fit pendant des décennies la force de l’économie italienne et qui aujourd’hui souffre de l’Euro, mais aussi des universitaires, des étudiants, des blogueurs…Toutes les couches de la population étaient donc représentées. Cette diversité s’étendait aussi aux opinions politiques des participants, et l’on y trouvait bien entendu des représentants de l’alliance au pouvoir aujourd’hui à Rome (Lega et M5S) mais aussi des représentants de la gauche italienne, avec en particulier la présence de Stefano Fassina (Liberi i Uguali), de dissidents du Parti Démocrate, et bien des personnes sans attaches politiques particulières, venues à ce #Goofy7 pour y chercher des réponses à la crise qu’aujourd’hui l’Italie affronte. Cette volonté de débat, on en a eu une belle démonstration avec le forum informel conduit par Claudio Borghi jusqu’à plus de deux heures du matin dans le hall de l’hôtel où se tenait la réunion. Près de deux cents personnes participèrent à cette réunion informelle qui se fit dans une atmosphère enflamée.
Car, il ne fait pas de doute que l’Italie est aujourd’hui profondément en crise. J’en ai décrit les caractéristiques dans une note publiée ce printemps sur ce blog[1] ; je n’y reviendrai pas. Cette crise a pris une dimension dramatique quand le « Pont Morandi » s’est effondré à Gènes[2]. La situation actuelle impose donc des mesures de relance économique et de soutien à l’investissement. C’est ce qu’à décidé le gouvernement italien, on peut considérer comme timidement, mais néanmoins il va, sur ce point, dans la bonne direction. Cette opinion, personnelle, est partagée par A. Mody, qui fut le vice-directeur du service des recherches du Fond Monétaire International[3]. Les derniers chiffres révélés par le système statistique italien indiquent de plus que la petite croissance que le pays connaissait est en train de s’essouffler. La croissance cumulée sur quatre trimestres ne serait plus actuellement que de 0,8%.Lire la suite

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