De Brasilia à Wiesbaden : La revanche des peuples… Par Guillaume Berlat

Source : Proche & Moyen-Orient, Guillaume Berlat, 05-11-2018
Le premier numéro de « Diplomatie internationale » (« Le Magazine indépendant des relations internationales »), bimestriel couvrant la période novembre-décembre 2018 titre à sa Une sur « Populiste et Après ? Jusqu’où ira la vague nationaliste ou souverainiste ? » sur fond de photo de Matteo Salvini, vice-Président du Conseil italien. Il agrémente cette accroche médiatique de différents commentaires. « En Europe, aux États-Unis, en Amérique du Sud ou en Asie, le populisme séduit les électeurs déçus ou inquiets face à l’immigration ou la crise » écrit-il fort justement. Et de présenter les différents articles qu’il soumet aux lecteurs à qui l’on raconte aujourd’hui tout et son contraire sur ce phénomène : « Amérique : faut-il prendre au sérieux Trump ? » ; « Orban : l’homme de fer » ; « Brexit : au bord de l’accord » ; « Russie : l’Europe doit-elle se rapprocher de Poutine » ? ; « Turquie : la stratégie d’Erdogan » ; « Espagne : le retour du Franquisme » ; « Inde : Modi ou les pleins pouvoirs » ; « Israël : le projet de Netanyahu » ; « Venezuela : la dérive de Maduro ». Le tout est réhaussé d’une « opinion » de Michel Onfray, l’interdit de séjour dans les médias français pour cause de parler-vrai de parler qui dérange. Tout est dit ou presque sur le développement d’un phénomène qui laisse nos dirigeants déboussolés1.
La question du dégagisme quasi-permanent des partis traditionnels ne cesse de se poser au cours des dernières années, des derniers avec une réelle acuité sans que nos dirigeants bien/mal inspirés ne parviennent à juguler un phénomène qualifié de « mal » ou du moins le considèrent-ils comme tel2. Or, cette tendance au « démocrato-scepticisme » se répand aux quatre coins de la planète à la vitesse de l’éclair, par une sorte d’effet de contagion à l’instar d’une maladie honteuse3. Deux épisodes récents se déroulant le dimanche 28 octobre 2018 viennent grossir la saga du feuilleton « populiste » qui déboussole nos hommes et nos femmes politiques, voire incrédules, qui sait les deux mon colonel : Brésil4 et Allemagne. Durant son repos de la Toussaint, Emmanuel Macron se dit « frappé » (Mazette, quelle clairvoyance ?), dans un entretien au quotidien Ouest-France, par la ressemblance entre la situation actuelle en Europe et celle des années 1930, et appelle à « être lucide » (en pratiquant l’anathème et en accusant le thermomètre !) et à « résister » (contre les peuples ? contre l’expression du suffrage universel ? veut-il revenir au suffrage censitaire ?). Revenons sur la signification réelle de ceux scrutins qui se déroulent des deux côtés de l’Atlantique !
BRÉSIL : LA VICTOIRE DE JAIR BOLSONARO
Une fois encore, c’est le peuple brésilien qui a tranché de manière très démocratique dans ce qui apparait à l’évidence comme la chronique d’un succès annoncé. En France, le moulin à bêtises fonctionne à plein régime, démontrant le mépris souverain de la classe politique pour le peuple souverain selon les termes même de la constitution de la Ve République du 4 octobre 2018. Sic transit gloria mundi !Lire la suite

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