La guerre menée contre Assange est une guerre contre la liberté de la presse. Par Chris Hedges

Article initialement publié le 20 septembre 2018

Source : Truthdig, Chris Hedges, 15-07-2018
Mr. Fish / Truthdig
L’échec d’une partie des grands médias à défendre Julian Assange, qui est pris au piège au sein de l’ambassade équatorienne de Londres depuis 2012, à qui il a été refusé toute communication avec le monde extérieur depuis le mois de Mars et qui semble devoir faire face à son expulsion imminente de l’ambassade et à son arrestation, est stupéfiant. L’extradition de l’éditeur – le but hystérique du gouvernement américain – établirait un précédent juridique qui criminaliserait toute erreur ou enquête journalistique portant sur cet État corporatiste [ou corporatocratie, terme récent utilisé pour désigner un système économique et politique contrôlé par des corporations ou des intérêts corporatifs et financiers, Ndt]. La fuite d’informations et les lanceurs d’alerte relèveraient de la trahison. Les actions menées par les élites régnantes seraient voilées sous le sceau du secret total. SI Assange est extradé vers les États-Unis et condamné, The New York Times, The Washington Post et toutes les autres organismes d’information, peu importe la façon dont ils couvrent les agissements de la corporatocratie d’État, seraient soumis à la même censure draconienne. Grâce au précédent établi, la Cour Suprême de Donald Trump pourra alors allègrement procéder à l’arrestation et à l’incarcération de tout éditeur, rédacteur ou reporter au nom de la sécurité nationale.
Des indices grandissants laissent entendre que l’ambassade équatorienne de Lenín Moreno se prépare à expulser Assange et à le remettre à la police britannique. Moreno et son ministre des affaires étrangères, José Valencia, ont confirmé qu’ils négociaient avec le gouvernement britannique pour « résoudre » le problème posé par le sort d’Assange. Moreno, qui sera en visite en Grande-Bretagne dans quelques semaines, désigne Assange sous le nom de « problème hérité » et de « caillou dans la chaussure » et à faire référence à lui en employant le terme de « hacker ». Il apparaît clairement que sous le gouvernement Moreno, Assange n’est plus le bienvenu en Équateur. Le seul espoir qui lui reste maintenant est l’assurance d’un passage sécurisé vers l’Australie, son pays natal ou tout autre pays qui voudra bien lui accorder l’asile.Lire la suite

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