Grève à Montpellier : Philippe Pétel, doyen de la fac, a-t-il fait ratonner les étudiants ?

Philippe Pétel, doyen de la fac de Montpellier, se lave les mains des événements qui ont ensanglanté son université(photo de Philippe Pétel : © Yves Topol HJE 2017)
Nous relayons plusieurs témoignages à propos des échauffourées qui ont eu lieu cette nuit à l’université de Montpellier. En effet, des individus cagoulés ont fait irruption dans un amphithéâtre occupé par des étudiants grévistes, et les ont agressés à l’aide de bâtons, sous le regard visiblement complaisant de Philippe Pétel, le doyen de la fac. Qui étaient exactement ces individus cagoulés ? Quelle était la nature de leur relation avec Philippe Pétel ? Voici quelques éléments qui vous permettront sans doute d’aboutir à vos propres conclusions…
Raphaël Berland

« Tout ce que je raconte, je l’ai vu. La fac de droit de Montpellier, l’UM3, était occupée par les étudiants. On était encore une cinquantaine dedans.
Des hommes, une dizaine, en noir, masqué, avec des bâtons, des bouts de palettes sont entrés. Ils n’ont pas parlé. Ils ont sorti tout le monde, en les frappant, en les matraquant au sol, en les traînant par terre. En les fracassant au sol, bordel de merde. C’est moi qui ai filmé. Ils ont poussé tout le monde dehors, en les frappant.
Le Doyen de la Fac de Droit était présent. Je l’ai vu ouvrir la porte à ces hommes. J’ai vu les portes de la fac se refermer, avec ces hommes à l’intérieur. J’ai vu le directeur d’une institution publique s’enfermer avec un groupuscule extra violent. J’ai vu une amie au sol, en sang, avec le portail qui se referme sur ses jambes. En arrière plan, j’ai vu l’administration qui était présente sur les lieux applaudir. Applaudir face au sang d’étudiants en lutte pour leurs droits. J’ai vu ces hommes qui voulaient casser des  »gauchos », j’ai senti leurs coups sur mon corps.
Trois étudiants sont partis avec les pompiers. La police n’est pas rentré dans la fac, elle n’en avait pas le droit sans l’accord du doyen. La police n’a pas arrêté ces hommes. Ils sont sortis par la sortie de secours, et les policiers les entouraient, comme une escorte de ministre. Le doyen n’a pas autorisé la police à rentrer dans la faculté, pour arrêter les hommes qui ont envoyé 3 étudiants à l’hôpital. Le doyen de la fac de droit, je l’affirme parce que je l’ai vu, a montré à ces hommes, dont il n’avait pas peur, les  »cibles ». Des étudiants, des jeunes comme vous.
C’est ce que j’ai vu.
Ce n’est plus une question de lutte sociale, ça va au delà de l’antifascisme. Je vous demande de ne pas laisser ces personnes, ce doyen, ce groupuscule ultra violent agir en toute impunité. Je vous demande de relayer ce témoignage, je vous demande de demander des comptes à nos côtes.
Parce que sur le sol de la fac de droit est tâché du sang de jeunes qui voulaient juste continuer leurs études, et qui s’engageaient en ce sens. Parce que la police n’a rien fait. Parce que j’ai peur, si c’est ça l’éducation nationale, si c’est ça, la police qui est censé nous protéger, si c’est ça, mon pays »
Source : Léna Rsd

Dans la nuit du 22 mars, après une importante journée de mobilisation contre la sélection étudiante et les attaques sociales de Macron, une milice cagoulée et armée a attaqué les étudiants qui occupaient un amphithéâtre de la fac de Montpellier. Coups de poing, de bâtons, électrocution à coups de taser : un déchainement de violence gratuite. Plusieurs étudiants ont été blessés, et parfois hospitalisés. Le sang a coulé au sein du campus universitaire !
Une étudiante présente sur les lieux raconte :
« La fac de droit de Montpellier, l’UM3, était occupée par les étudiants. On était encore une cinquantaine dedans. Des hommes, une dizaine, en noir, masqué, avec des batons, des bouts de palettes sont entrés. Ils n’ont pas parlé. Ils ont sorti tout le monde, en les frappant, en les matraquant au sol, en les traînant par terre. […] Le Doyen de la Fac de Droit était présent. Je l’ai vu ouvrir la porte à ces hommes. J’ai vu les portes de la fac se refermer, avec ces hommes à l’intérieur. […] J’ai vu une amie au sol, en sang, avec le portail qui se referme sur ses jambes. […] Le doyen de la fac de droit, je l’affirme parce que je l’ai vu, a montré à ces hommes, dont il n’avait pas peur, les  »cibles ». Des étudiants, des jeunes comme vous. »
Ce groupuscule armé a donc reçu le soutien logistique de l’administration universitaire. Après avoir envoyé la police réprimer avec une extrême violence les manifestations de la jeunesse, une nouvelle forme de répression se dessine : le recours à des milices para-étatiques pour terroriser les luttes.
Sources : Nantes RévoltéeRévolution Permanente

Voici la réponse très ambigüe de Philippe Pétel, doyen de la faculté de Droit, accusé par les étudiants d’avoir pour le moins facilité l’accès de l’université aux hommes armés et cagoulés.
Source : France 3

Actuellement, plusieurs centaines de personnes sont rassemblées devant la faculté de droit et de science politique de Montpellier pour dénoncer « l’attaque fasciste de Philippe Pétel contre des étudiants » et réclamer sa démission
Source : Montpellier Poing Info.

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