Si Versailles m’était compté (conté) … Par Guillaume Berlat

Source : Proche & Moyen-Orient, 29-01-2018

SI VERSAILLES M’ÉTAIT COMPTÉ (CONTÉ) – Guillaume Berlat. Décidemment, le président de la République, Emmanuel Macron est sur tous les fronts à la fois. Il symbolise à la fois le retour de la France sur la scène internationale et de la monarchie sur la scène intérieure. Prenons à titre d’exemple la journée du lundi 22 janvier 2018 où l’on annonce une érosion de sa côte de popularité (Cf. sa décision sur Notre-Dame des Landes). Si la France est de retour, la monarchie aussi mais l’humanitaire, c’est du passé.
LA FRANCE EST DE RETOUR
Déplacement du président de la République à l’usine Toyota d’Onnaing dans les Hauts-de-France (annonce de nouveaux investissements avec emplois à la clé) ; participation à la rentrée de la Cour des comptes (Didier Migaud lui rappelle l’urgence de faire des économies et d’en finir avec la politique du rabot1 ; Emmanuel Macron s’attaque au sacrosaint classement de sortie de l’ENA2) ; annonce avec Angela Merkel de la conclusion d’un nouveau traité franco-allemand ; réception à l’Élysée de nombreux investisseurs étrangers en route vers Davos3. Mais, le clou de la journée est bien évidemment le « sommet de l’attractivité » organisé à Versailles4 dénommé en bon français : « Choose France » pour signifier que « France is back »5 au moment où la compétitivité de la France se dégrade encore6, Areva devient Orano7 et le jour où nous avons confirmation du retrait de la candidature de Paris à l’organisation de l’Exposition universelle de 2025. Ce sommet, auquel participe le premier ministre, quinze ministres et 140 dirigeants de firmes étrangères, a pour objectif d’aboutir à des résultats concrets et non pour vanter la France8. On le sait bien, le chef de l’État fait du redressement économique de la France (compétitivité et attractivité9) le marqueur de son quinquennat et de la diplomatie économique l’une des principales priorités des ambassadeurs. Il apparait comme le meilleur VRP de la marque France. Du reste, la méthode Macron convainc les chefs d’entreprise français qui saluent très largement ses premières réformes (droit du travail, fiscalité…). Ces derniers apprécient ses efforts pour renforcer l’attractivité de notre pays même s’il ne suffit pas de la décréter pour la réaliser10.Quid de l’industrie française bien mal en point en ce début d’année 2018 ?11 Certains esprits portés à la dérision prétendent que « la macronisation des grands patrons français est en marche ». On ne saurait mieux dire. La macronite tourne à plein régime.Lire la suite

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