Politique étrangère : Emmanuel veut mettre fin au « néoconservatisme importé en France depuis dix ans »

Le 21 juin dernier à Bruxelles, Emmanuel Macron a accordé un entretien à huit journaux européens (dont Le Figaro), à propos de la politique étrangère qu’il souhaite impulser pour la France.
Bien qu’ayant été relativement peu remarqués, tant des médias mainstream qu’alternatifs, certains de ses propos sont pourtant très étonnants, et expriment un fort désaveu de l’action de ses deux prédécesseurs, Nicolas Sarkozy et François Hollande.

« Avec moi, ce sera la fin d’une forme de néoconservatisme importée en France depuis dix ans. La démocratie ne se fait pas depuis l’extérieur à l’insu des peuples. La France n’a pas participé à la guerre en Irak et elle a eu raison. Et elle a eu tort de faire la guerre de cette manière en Libye. »

La fin du virage néoconservateur, rien de moins que cela !
Nous n’osions espérer cela, venant de ce président. Alors, bien sûr, ce ne sont pour l’instant que des paroles, et seuls les actes comptent réellement, en la matière. Mais tout de même : quelle mouche a piqué Macron ?

« C’est l’erreur que nous avons collectivement commise. Le vrai aggiornamento que j’ai fait sur ce sujet, c’est que je n’ai pas énoncé que la destitution de Bachar el-Assad était un préalable à tout. Car personne ne m’a présenté son successeur légitime ! »

Alors là, c’est le pompon ! L’avenir nous dira si cela permettra de trouver une issue diplomatique plus facilement… Certains observateurs ont remarqué que, s’il veut rompre avec la politique étrangère en vigueur aujourd’hui, le nouveau président va probablement devoir changer de nombreuses « têtes » à des postes clefs, au quai d’Orsay et dans les renseignements, car ces postes sont actuellement occupés par des esprits tout acquis à l’idéologie néoconservatrice.
D’autres également sont impatients de découvrir comment Emmanuel Macron réagira la prochaine fois que des « preuves » seront présentées à propos d’une soi-disant « attaque chimique perpétrée par le régime de Damas ». Ce sera probablement là l’un des premiers tests, d’autant que les présidents français et américains viennent d’annoncer ce mardi qu’en cas d’attaque chimique en Syrie, ils voulaient une réponse commune ; le même jour, le Pentagone a fait courir le bruit que le gouvernement syrien était sur le point de perpétrer une telle attaque chimique.
« Wait & See »*, comme disent nos amis anglais…
Raphaël Berland

(*) Attendons de voir
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