2009 : quand France Télévision estimait que Bachar Al-Assad avait été trop rapide dans l’ouverture politique en Syrie

Il m’arrive souvent de penser que la plupart des journaliste « mainstream » ne relaient pas de la propagande volontairement, mais par ignorance ; ou plus exactement, par oubli. Ils souffriraient d’une sorte de syndrome de « poisson-rougisation », contaminés par le bombardement d’informations non hiérarchisées qui constitue la bouillie médiatique que leur hiérarchie leur demande de servir quotidiennement.
Qu’est ce que j’entends par « poisson-rougisation » ? Et bien tout simplement la tendance à ne plus se souvenir du passé (car, c’est bien connu, les poisson-rouges n’ont pas de mémoire…). Les événements sont de plus en plus présentés de manière déconnectée de leur contexte historique, tout particulièrement à la télévision. On pourrait finir par croire à une certaine amnésie (ou à une inculture profonde) chez un nombre croissant de journalistes professionnels. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui nous ont poussées à créer notre propre média, citoyen et indépendant : humblement, tenter de resituer les événements dans un contexte historique plus large. Prendre du recul pour obtenir une meilleur compréhension.
Nous vous proposons de juger par vous-même l’ampleur de ce phénomène de « poisson-rougisation » des esprits journalistiques, sur un cas d’école : Bachar Al-Assad. Dans le discours médiatique dominant depuis 2011 (début de la guerre en Syrie), Bachar Al-Assad massacrerait son peuple car le dictateur serait contre toute ouverture démocratique. Et bien voici un documentaire intitulé « À visage découvert », diffusé en 2009 par France 5, qui montre un tout autre visage du président syrien, contredisant largement le discours anti-Bachar qui prédomine encore aujourd’hui.
Alors qui ment ? Qui se trompe ? La télévision d’hier, ou bien celle d’aujourd’hui ?
Voici quelques extraits :

Journaliste : « Dès votre prise de fonction, vous autorisez une certaine ouverture politique. A l’époque, vous insistez même sur le respect de l’opinion publique, et puis au fil des années, on a l’impression que vous faites marche arrière. Pourquoi ? »
Bachar Al-Assad : « On avance, mais peut-être pas aussi rapidement que certains le souhaiteraient. Nous n’avons pas encore réalisé beaucoup de choses. La route est encore longue. Nous n’en sommes qu’au début, mais nous avançons. Il n’est pas vrai que nous reculons. Et il n’est pas vrai non plus que nous n’avons pas bougé. La Syrie d’aujourd’hui n’est plus la Syrie d’il y a 6 ans ou 7 ans. »
Commentateur : « Bachar Al Assad a du faire face à beaucoup de contraintes l’empêchant de mettre en œuvre ses réformes. »
Malgré le parti-pris des journalistes, anti Hezbollah et anti République Islamique d’Iran, malgré leurs questions binaires parfois un peu agaçantes (« alors, réformateur ou conservateur ? »), nous vous proposons de visionner l’intégralité de ce documentaire, réalisé par Ludovic Frossard :

Raphaël Berland
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