« Exécutions politiques – toutes ne réussissent pas », de Thomas Flichy de la Neuville

Alors que François Fillon vient finalement d’obtenir à l’arrachée le soutien de son parti, Les Républicains, je vous fais part de la parution d’un essai écrit par Thomas Flichy de la Neuville (1), intitulé « Exécutions politiques – toutes ne réussissent pas », et sorti en février aux éditions DMM. Loin de moi l’idée de défendre François Fillon, car je n’oublie pas qu’il a servi la politique de Nicolas Sarkozy pendant cinq longues années. Mais force est de reconnaître que cette affaire Pénélope tombe très opportunément au moment même où François Fillon faisait figure de grand favori à l’élection présidentielle.
Ce petit livre de 40 pages relates plusieurs événements historiques de tentatives plus ou moins réussies d’exécutions politiques qui ont jalonné l’Histoire : sont évoqués l’assassinat de Jules César en plein Sénat (illustré par la couverture, une peinture de Vincenzo Camuccini), bien sûr, mais aussi l’échec de la conjuration de Pison contre Néron, la conjuration de Catilina, le procès de Nicolas Fouquet intenté par Louis XIV, celui des Templiers initié par Philippe Le Bel, le procès de Danton, l’assassinat du Duc d’Enghien par Bonaparte, et quelques autres événements politiques sournois plus ou moins connus…
Voici le texte de quatrième de couv’ :

Les raisons profondes des exécutions politiques, d’où viennent-elles et comment en réchapper ? l’affaire Fillon au prisme de l’Histoire.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’exécution politique d’un homme d’État, demande bien davantage qu’une vulgaire compromission, mise au grand jour grâce à une technique d’amateur.
En réalité le coup doit porter directement au cœur. S’il échoue, il deviendra très difficile de le rattraper. L’histoire est d’ailleurs peuplée de tentatives manquées de mise à l’écart qui se retournent brusquement contre leurs auteurs. Les artistes de l’exécution politique – quant à eux – agissent en toute discrétion loin de la scène publique. Ces acrobates de l’influence, qui tirent les fils des figurants, n’ont nul besoin de faire preuve d’une grande inventivité pour faire tomber ceux dont ils contrôlent les gestes à distance. Il leur suffit d’un petit mouvement pour rappeler à leurs créatures ce par quoi elles sont tenues. Il arrive pourtant que certaines personnalités trop indépendantes leur échappent. C’est alors que s’engage une course de vitesse entre la créature et son créateur. Lors des temps de troubles, à l’heure où les hiérarchies connaissent une recomposition absolue, les exécutions politiques se multiplient soudain. Celles-ci sont moins mystérieuses qu’on ne le pourrait croire : en réalité, elles se ressemblent toutes.

Peut-être que François Fillon aura lu cet essai, et aura mis à profit quelques enseignements ? Qui sait…
Raphaël Berland

(1) : Thomas Flichy de La Neuville : Membre de l’Université Paris IV – Sorbonne, Thomas Flichy de La Neuville est agrégé d’histoire et docteur en droit. Ses travaux portent sur la capacité des civilisations à transmettre la vie sur la longue durée. Professeur à l’École Spéciale Militaire de Saint-Cyr, il intervient dans de nombreuses universités étrangères, notamment à l’United States Naval Academy, la Higher School of Economics et l’Université d’Oxford.
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