Samuel Laurent (les décodeurs) face à François Ruffin (Fakir) et Daniel Schneidermann (@SI)

L’accusateur Samuel Laurent, des décodeurs, dont nous vous parlions très récemment suite au lancement du décodex (à lire ou relire ici) s’est retrouvé, il y a un peu plus d’une semaine, sur le banc des accusés face à François Ruffin (de l’excellent journal Fakir) et Daniel Schneidermann (de la non moins excellente – en général (1) – émission arrêtsurimages).
Il n’y aura décidément pas eu grand monde pour défendre l’initiative nauséabonde de Samuel Laurent et d’Adrien Sénécat, ce dont nous ne pouvons que nous satisfaire (2).

Extraits

Moi je tiens à dire qu’il y a la confusion de deux choses dans les critères retenus par les décodex. Il y a d’un côté le critère de fiabilité, et de l’autre côté le critère de l’opinion. Et je pense qu’il faut les traiter séparément. (François Ruffin)

Quel est la légitimité d’un média, qui, comme tous les médias commet lui-même des erreurs, à décider quels autres médias sont fiables ? (Daniel Schneidermann)

On ne décide pas quels autres médias sont fiables ! On dit selon nous, ce média-là il n’est pas fiable. (Samuel Laurent)

C’est Hubert Beuve-Méry, le fondateur du Monde, qui disait « l’objectivité n’existe pas, l’honnêteté oui ». (François Ruffin)

Est-ce que de la même manière on doit ressortir en permanence les liens économiques du Monde ? Et qui les empêchent de traiter de manière objective un certain nombre de thèmes également. Bergé, Niel, Pigasse, vous avez déjà un bon trio, et les décodex se fait aussi avec l’argent du fond Google. (François Ruffin)

A partir du moment où vous arrivez sur un site qui vous dit « ici nous reflétons le point de vue de la Russie », est-ce que ce n’est pas plus honnête ? (Daniel Schneidermann)

Je ne sais pas comment les appeler, les fake news ou les erreurs s’agissant du Washington Post, on peut dire des erreurs, mais c’est aussi des fake news ! C’est au sens propre des fausses nouvelles qui ont été données par un journal. (Daniel Schneidermann)

C’est le problème du mot fake news et de sa polysémie (3) extrême qui ne veut rien dire (4). (Samuel Laurent)

Quand il dit « nous on a pas d’idéologie », mais je suis désolé ! L’idéologie elle est dans l’air du temps. Quand on respire l’idéologie de l’air du temps et qu’on véhicule celle de l’élite, il apparaît qu’on n’est pas l’idéologie. Si on est pour le libre échange, on a pas d’idéologie, si on est pour le protectionnisme, on a une idéologie. (François Ruffin)

Ca m’évoque une phrase qui était apparue au moment de la sortie de Parole de Bibs, un film qui traitait de Michelin, et je crois que c’est la réalisatrice qui avait dit « quand un patron s’exprime c’est de l’économie, quand un syndicaliste parle, c’est du militantisme ». (François Ruffin)

Le débat sur les faits est un très vaste débat. Parce que donner les faits ça veut dire quoi ? Donner des faits c’est de toute façon déjà à la base choisir les faits sur lesquels on va enquêter. (Daniel Schneidermann)

Montage des bons moments de l’émission (5) :

A voir dans son intégralité ici pour les abonnés seulement malheureusement (6).
Nico Las (TDH)

(1) Même si l’équipe d’@SI semble ne pas apprécier notre travail, cela ne nous empêche pas de considérer qu’ils font un travail en général honnête.
(2) Pour rappel, le Cercle des Volontaires a été labellisé « rouge » par le décodex. Autant dire que nous sommes d’affreux menteurs, doublés d’horribles complotistes.
(3) La polysémie est la caractéristique d’un mot ou d’une expression qui a plusieurs sens.
(4) On ne te le fait pas dire Samuel !
(5) Nous avons volontairement attendu une dizaine de jours après la diffusion de l’émission sur arrêtsurimages.net pour ne pas gêner sa diffusion. Toutefois, l’émission nous a semblé tellement excellente que nous avons souhaité réaliser ce montage pour en partager certains des meilleurs passages, tout en motivant les plus intéressés à s’abonner pour voir l’émission dans son intégralité.
(6) Pour les non abonnés, une version courte de l’émission, d’environ 20 minutes est accessible gracieusement.
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