BHL ou le mysticisme victimaire

Samedi 13 Février 2016, en France, quelque part sur une chaîne du service public et devant 1,5 millions de personnes…
Après avoir enfilé tour à tour la chemise du fauteur de guerre, puis du philosophe entarté, en passant par celle du premier diplomate de France, Bernard-Henri Lévy écume l’espace médiatique depuis quelques jours, drapé de sa nouvelle toge (on notera le nouveau style vestimentaire, les symboles n’en sont pas pour ces gens-là) et remplissant un rôle qui lui sied parfaitement au teint : celui du juif ultra-radical, messianique et perdu pour la raison.

Rappelons en préambule que selon le penseur Gilad Atzmon, il convient de différencier juif (issu du peuple juif), judaïsme (la religion), et enfin judéité (l’idéologie qui consiste à placer son identité au-dessus de tous les autres aspects de sa personnalité). Aussi, apparaît de plus en plus évidente la façon qu’ont BHL et ceux qu’il prétend représenter de se définir comme juifs. De juif, ils n’ont que le refus de l’universel et la violente appartenance tribale. Ils se réclament bien plus du Talmud, postérieur au christianisme, que de la Torah…
Il fallait se pincer pour y croire. Pourtant couvert de bleus, je n’en suis pas encore revenu.
Bernard-Henri, sans sourciller, ose évoquer l’idée que l’affaire du sang contaminé, dans laquelle s’était rendu célèbre le triste Laurent Fabius, serait un « crime rituel ». Mieux, il va jusqu’à soumettre l’idée, sans avoir l’air d’y toucher, que l’affaire du Sofitel impliquant Dominique Strauss-Kahn serait simplement… « un complot antisémite ».
Mieux encore, il se réfère au livre de Jonas en faisant un parallèle entre ce récit mythologique et sa propre vie, en n’hésitant pas à voir dans son intervention en Libye, un sauvetage et une libération de la ville de Benghazi comparables à l’action de Jonas dans le livre éponyme.
Et la Libye, Bibi, c’est un crime rituel ?
Et ta présence constante dans nos médias depuis des décennies, c’est un complot antisémite ?
Et mes chiottes qui fuient, un complot antisémite ?
Et l’Ukraine, rendue exsangue par la guerre civile provoquée par les puissances impériales, un complot antisémite ?
Ce chantage à l’antisémitisme devient de plus en plus insupportable, puisqu’il nous oblige de manière irrémédiable à penser le réel selon des paradigmes qui ne sont pas les nôtres mais ceux des personnes qui les professent.
Intéressantes sont les réactions des auto-proclamés critiques sur le plateau. Mi-figue, mi-raisin. Mi-fugue, mi-raison.
On ne sera pas étonné de constater que Yann Moix ne pipe pas mot, tout désireux qu’il est de se soumettre toujours davantage afin de faire oublier la préface qu’il avait écrite pour Paul-Eric Blanrue, essayiste de son état et révisionniste assumé. Voici comment il réagissait lorsque nos confrères de l’Agence Info Libre l’interrogeaient sur le sujet :

Plus intéressante encore est la réaction de sa comparse, la fidèle chienne de garde Léa Salamé. Faut-il y voir un réveil – ne serait-ce qu’intellectuel ? – de la sphère médiatique française ? Est-il à espérer qu’enfin BHL et les siens soient dénoncés pour ce qu’ils sont : des messianistes en puissance, dont la patrie est bien plus l’entité sioniste que la France ?
« Je suis né à Paris mais je suis le fils d’immigrants polonais. Mon père a été déporté de France. Ses parents ont été déportés et ont été assassinés à Auschwitz. Mon père est rentré d’Auschwitz en France. Ce pays mérite notre haine : ce qu’il a fait à mes parents fut bien plus violent que ce qu’il a fait aux africains. »
Alain Finkielkraut (récemment rentré à l’Académie Française), le 17 Novembre 2005
Des agents dormants, voire des agitateurs, dont le rôle de diviser la société est de plus en plus visible, et duquel ils se cachent de moins en moins ?
À la manière d’un Herzl, BHL n’est-il pas simplement en train d’attiser les haines tendues vers ceux qui se reconnaissent eux-mêmes comme juifs radicaux, partisans d’un état juif au Moyen-Orient ?
Notons avec une pointe de cynisme le relai qu’a fait l’Express de cette affaire, qui s’est empressé de rectifier le titre de son article en faisant passer la mention de complot juif vers celle d’affaire au relent antisémite, comme en atteste l’URL et les captures d’écran ci-dessous :
http://www.lexpress.fr/culture/tele/onpc-sang-contamine-affaire-dsk-des-complots-antisemites-selon-bhl_1763543.html.

Alors, je ne sais pas si je suis antisémite. Tout comme je ne sais pas si j’aime ou non les bananes flambées à la liqueur de prunes : je n’ai jamais essayé et je n’ai pas le temps.
Je ne sais pas où se situe cette France antisémite dont BHL et les siens n’ont de cesse de nous rebattre les oreilles. Je ne la vois ni chez mon boulanger, ni dans les usines, je ne la constate pas sur Internet et je n’ai encore jamais vu un graffiti qui dirait Mort aux juifs dans les rues de ma ville.
Ce que je sais néanmoins, c’est qu’une frange de plus en plus importante de la population commence à manifester une certaine réserve, pour ne pas dire un dégoût certain, pour ces gens, qui n’ont de cesse de parader narcissiquement dans toutes les sphères médiatiques, pour nous vomir inlassablement leur volonté de diviser et de créer des fractures au sein de la société française.
Ce que je sais, c’est qu’il est temps de réfléchir au problème social, politique, culturel (etc.) niché derrière cette idéologie du sionisme, qui est maintenant — et il faut le dire haut et fort — reconnue comme une idéologie qui conduit le monde à la catastrophe.
Kevin Amara

Passage intégral de BHL à l’émission « On n’est pas couché » :

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