Le grand retournement : il est désormais possible d’arborer le drapeau français sans se faire traiter de « facho »

Qui aurait cru cela possible il n’y a encore que 2 semaines ? Le drapeau bleu blanc rouge, symbole national, semble subitement redevenu un objet de fierté. Il est désormais possible de l’arborer sans se voir affubler des anathèmes « facho », « nationaliste », « proche de l’extrême droite », donc « maréchaliste » et finalement « nazi » ; alors qu’il n’était jusqu’à présent que toléré lors de manifestations sportives, seuls théâtres ou la fierté nationale était encore autorisée, voire encouragée.
Une nouvelle application, développée par Facebook dans les heures qui ont suivi les attentats du 13 novembre, permettant d’ajouter un filtre transparent aux couleurs du drapeau français à sa photo de profil, a connu un énorme succès. Comment expliquer ce grand retournement ? Le drapeau n’ayant pas été modifié (aux dernières nouvelles il était toujours bleu blanc rouge), ce sont donc les mentalités qui ont évolué. La forte charge émotionnelle liée aux attentats qui a permis de justifier la prolongation de l’état d’urgence et d’annoncer une modification de la constitution, aura également été instrumentalisée pour remettre au gout du jour un symbole qu’il était de bon ton de pietiner depuis au moins 30 ans. L’application lancée par Facebook a tout de suite vu sa promotion assurée par la presse de grande diffusion :

 



 


Cette initiative n’est pas que médiatique, puisque les politiques ont également mis à l’honneur le drapeau français, que ce soit en France ou à l’étranger :



Plus étonnant encore, les médias se faisant le relais de l’appel de François Hollande qui demandent aux français de « pavoiser » leur domiciles pour l’hommage du 27 novembre, vont même jusqu’à se prendre pour les Pages Jaunes et indiquer où se procurer le sésame tant convoité :




Une telle campagne de communication internationale, permise par l’alliance du géant Facebook, des médias de grande diffusion et de la classe politique, semble avoir fonctionné si l’on en juge par l’engouement provoqué, bien visible sur le réseau social. Il est notamment savoureux, ou plutôt effrayant, de voir à quel point il est possible, par la sidération de masse, de retourner les mentalités. Tout utilisateur de bonne foi du réseau social en question pourra témoigner de l’adoption du filtre tricolore par certains de ses « amis » qui, il y a encore peu, auraient vu dans le symbole français un vil affichage de nationalisme nauséabond.
Cet élan de patriotisme autorisé, dans le cadre de l’Union Européenne et de l’OTAN (sic), n’a rien de réjouissant, et ce pour deux raisons. Premièrement parce qu’il est totalement factice, suggéré à grand renfort de communication et donc retournable en aussi peu de temps que prendrait une autre campagne de communication; un attentat commis par des « nationalistes » et largement médiatisé suffirait à repartir pour 20 ans d’idéologie française sauce BHL. Deuxièmement, parce qu’il sert des intérêts qui ne sont pas ceux du peuple français. En effet, cet enthousiasme bleu blanc rouge va sans doute permettre de fabriquer un peu plus le consentement pour l’envoi de troupes en Syrie, théâtre d’une guerre dont personne, jusqu’aux attentats, n’entrevoyait véritablement la légitimité. Ensuite, il se fera sans doute aux dépens de la partie de la société française d’origine arobo-musulmane, montrée chaque jour un peu plus du doigt, et qui commence à sérieusement faire les frais de 15 années de propagande médiatique. Le dernier jeu à la mode serait de se filmer en simulant l’assassinat d’une femme voilée (sic). Français « les plus récents » et de culture non européenne, ils seront les premiers à payer les pots cassés de ce faux nationalisme qui voit les bobos d’hier reprendre les arguments du Front National d’aujourd’hui, à l’image de l’emblèmatique Philippe Val, qui nous explique que le problème vient de l’Islam et non du social. Il appelle  à mots couverts à une reforme de cette religion; un processus qui, s’il était mis en place, verrait inévitablement ses détracteurs (soit probablement la majorité des français musulmans) devenir alors les ennemis de la République. La logique de guerre civile est enclenchée…

Philippe Val, de l’extrême gauche à l’extrême… par cdmanon
Alors qu’en tant normal on pourrait se réjouir que le peuple français n’ait plus honte de ses propres symboles, soyons conscients qu’un drapeau tricolore arboré par des « charlies » peut rapidement devenir une arme de destruction massive aux mains d’une oligarchie qui a le pouvoir de fabriquer le consentement par des campagnes de communication incroyablement puissantes, et dont les objectifs poursuivis apparaissent chaque jour un peu plus sanglants.
Baptiste Mannaia

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